Comment l’UE porterait-elle atteinte aux produits «Made in Italy»?

Produits non européens à bas prix, étiquettes induisant en erreur et sanctions, par tout cela, l’UE semble porter atteinte aux producteurs italiens. Ainsi, l’huile d’olive tunisienne bon marché envahit le marché. Comment protéger les «Made in Italy»? Sputnik s’est entretenu avec Ettore Prandini, président de Coldiretti, syndicat agricole d’Italie.
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Le principal, c'est le processus de production susceptible de garantir au consommateur la meilleure qualité du produit, mais souvent au niveau de l'Union européenne, l'Italie est contrainte à adopter des décisions sur des importations d'autres pays dans l'intérêt de l'Europe, a déclaré à Sputnik Ettore Prandini, président nouvellement élu de la principale association d'exploitants agricoles italiens Coldiretti.

Ettore Prandini, président de Coldiretti, syndicat agricole d’Italie

«On ne peut guère comparer les produits d'autres pays aux nôtres. L'huile d'olive italienne de "première pression à froid" possède des caractéristiques organoleptiques parfaitement uniques. Quant à l'huile tunisienne ou marocaine sur le marché italien, son unique avantage par rapport à la nôtre, c'est son bas prix et pas du tout la qualité», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.

Et d'ajouter que si l'Union européenne continuait à soutenir ces importations, l'Italie risquerait de s'avérer perdante.

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«Nous ne prônons évidemment pas la fermeture des frontières. Nous voulons tout simplement que l'huile tunisienne se vende comme produit de Tunisie. Il y a déjà eu des cas où le pays d'origine était sciemment mal indiqué sur l'étiquette. On doit combattre ce phénomène», a estimé l'Italien.

Selon ce dernier, la falsification de l'information sur les étiquettes s'explique par l'intérêt économique qui contribue à la promotion des produits de mauvaise qualité.

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«À part la protection face à des importations, nous voudrions développer nos exportations, et l'embargo russe nous préoccupe tout particulièrement. Nous souhaitons créer des conditions qui incite l'Europe à renoncer aux sanctions antirusses dans les meilleurs délais», a indiqué M.Prandini.

Et de relever que l'embargo russe n'était aucunement lié à la situation en Ukraine.

«Un grand rôle y revient aux intérêts de certains pays européens. Pour l'Italie, l'impossibilité d'exporter ses produits de qualité en Russie signifie déjà d'immenses pertes», a résumé l'interlocuteur de Sputnik.

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