Mohammed VI appelle Alger à enterrer la hache de guerre et relancer les relations

Le roi Mohammed VI du Maroc a lancé, le 6 novembre, à l’occasion de son discours à la nation célébrant le 43e anniversaire de la Marche verte, une initiative en direction de l’Algérie, l’invitant à créer un mécanisme commun pour relancer les relations bilatérales.
Sputnik

Ce 6 novembre, à l'occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, le début de la reconquête des territoires du Sahara occidental considérés par Rabat comme faisant partie intégrante du territoire du Maroc, et à un mois du début des négociations directes entre ce dernier et le Front Polisario à Genève, le roi Mohammed VI, a proposé, dans son discours à la nation, aux autorités algériennes de relancer les relations bilatérales en créant un «mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation» destiné à permettre de régler les différends entre les deux pays. L'Algérie a accepté de participer aux pourparlers de Genève en tant qu'observateur et pays voisin.

«Dieu m'est témoin que depuis mon accession au trône, j'ai appelé avec sincérité et bonne foi à l'ouverture des frontières entre les deux pays et à la normalisation des relations maroco-algériennes», a déclaré le souverain marocain. «C'est, donc, en toute clarté et en toute responsabilité que je déclare aujourd'hui la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l'Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations», a-t-il ajouté.

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Expliquant son initiative à l'adresse du pouvoir algérien, le roi du Maroc a affirmé qu'«à cet effet, je propose à nos frères en Algérie la création d'un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation». «Le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature sont à convenir d'un commun accord», a-t-il encore suggéré.

Détaillant les missions qui seront assignées à cette structure, le roi Mohammed VI a souligné qu'«en vertu de son mandat, ce mécanisme devra s'engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert». «Il pourra constituer le cadre pratique d'une coopération, centrée sur les différentes questions bilatérales, notamment celle qui a trait à la valorisation des opportunités et des potentiels de développement que recèle la région du Maghreb», a-t-il encore ajouté.

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Le mécanisme, en dépit du développement des relations économiques, doit selon le souverain du royaume chérifien «contribuer au renforcement de la concertation et de la coordination bilatérales pour permettre de relever efficacement les défis régionaux et internationaux, notamment ceux qui sont liés à la lutte antiterroriste et à la problématique migratoire».

En conclusion, Mohammed VI a martelé que «le Maroc est ouvert à d'éventuelles propositions et initiatives émanant de l'Algérie pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays voisins frères».

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Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, s'est exprimé sur le mécanisme de l'Union Africaine (UA) dans un entretien donné à France 24 en langue arabe le 3 juillet dernier. Il a également pointé du doigt le rôle de l'Algérie dans la résolution du conflit du Sahara occidental, ainsi que les relations bilatérales entre les deux pays et leur importance dans la construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA).

À propos du rôle que devraient jouer les pays voisins du Maroc et du Sahara occidental dans la résolution du conflit, le diplomate a affirmé qu'«il y a une reconnaissance sur le fait que d'autres parties ont un rôle important (…) et que pour nous [le Maroc, ndlr] l'acteur principal dans ce dossier est l'Algérie». «Si l'on veut trouver une solution à ce problème, il faut que cette partie [l'Algérie, ndlr] s'implique autant qu'elle a contribué à le créer».

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S'exprimant sur les relations bilatérales entre l'Algérie et le Maroc et leur incidence sur la construction du Maghreb arabe, Nasser Bourita a déclaré qu'en tant que citoyen maghrébin, «il regrette avec amertume (…) qu'un problème [le conflit du Sahara occidental, ndlr] créé du temps de la guerre froide, soit encore présent et qu'il ralentisse les relations bilatérales et le Maghreb arabe».

Dans un entretien, le 10 avril 2018, avec la chaîne France 24 à Paris, Abdelkader Messahel, ministre algérien des Affaires étrangères, a déclaré que l'Algérie ne «s'impliquera» pas directement dans les négociations entre le Maroc et le Front Polisario, car elles ne concernent que les deux parties du conflit. «Le Maroc affirme que c'est une affaire entre l'Algérie et le Maroc, ce n'est pas le cas, c'est une affaire entre le Maroc et le peuple sahraoui, et entre le Maroc et les décisions des Nations unies», a-t-il affirmé.

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