Sviatoslav Piskoun, ex-député et ex-procureur général d'Ukraine, a exposé à la chaîne de télévision NewsOne son projet pour faire revenir la Crimée dans le giron de Kiev tout en précisant d'emblée que cela serait impossible dans un proche avenir.
Il estime que l'Ukraine doit s'adresser à la cour internationale pour exiger des «indemnisations» de la part de Moscou.
«Restituez-nous nos biens. On y avait des terres, des maisons et des affaires, tout. Vous voulez la Crimée? Payez des milliards», a-t-il lancé.
À la question du présentateur qui a demandé si, après un éventuel «remboursement», l'Ukraine serait prête à oublier la Crimée, Stanislav Piskoun a assuré que les Criméens voudraient rentrer de leur propre gré.
«Dans trois ou quatre ans, la population de la Crimée — Tatars, Russes et Ukrainiens — descendront de nouveau dans les rues pour dire: "Nous avons vécu avec vous 10 ans, l'Ukraine se développe et vous non. Nous organisons un nouveau référendum […]". Les gens diront qu'ils veulent retourner en Ukraine», a-t-il affirmé.
Le sujet a été commenté par des représentants de la presqu'île, notamment Sergueï Tsekov, sénateur de Crimée.
«Il faut s'attendre plutôt à ce que ce soit l'Ukraine qui demande à entrer dans la composition d'un État uni avec la Russie. Dans ce cas-là, nous nous retrouverons effectivement au sein d'un même État avec l'Ukraine», a-t-il fait remarquer dans une interview accordée à Sputnik.
Il a qualifié la déclaration de Piskoun de «rêve impossible» de nationalistes et politiciens du genre en Ukraine.
Dmitri Polonski, vice-premier ministre du gouvernement criméen, a indiqué pour sa part à Sputnik que le nouveau projet de Kiev était dicté par le désir d'écornifler de l'argent.
«Monsieur Piskoun est en même temps l'auteur et le fruit du système existant actuellement en Ukraine. Les "dirigeants" ukrainiens actuels ne pensent qu'à voler encore quelque chose ou à vivre aux frais de la princesse. Mais personne ne pense aux gens, à leurs souhaits et besoins réels, à leur patriotisme, à leurs choix. Les Criméens ne sont pas des objets qu'on peut donner en guise de compensation puis exiger de les restituer. Nous avons fait notre choix et nous ne changerons pas d'avis. La Patrie n'est pas à vendre ni à acheter. Et notre Patrie, c'est la Russie», a-t-il indiqué.
Il a rappelé que durant le rattachement de la Crimée à l'Ukraine, «personne n'avait développé l'île ni investit quoi que ce soit».
«Par conséquent, les milliards exigés par l'Ukraine sont justement les sommes qu'elle doit aux Criméens pour les années de flétrissement et non le contraire», a-t-il souligné.
Un référendum s'est tenu dans la région en 2014, où plus de 96,77% des votants se sont prononcés pour la réunification de la Crimée avec la Russie.
Le vote s'est déroulé en parfaite conformité avec le droit international et la Charte de l'Onu. Kiev continue pourtant de considérer ce territoire comme ukrainien et fait périodiquement part de son intention de «reprendre» la péninsule. Vladimir Poutine a pour sa part déclaré que la question était «définitivement fermée».