«Il faut tendre la main à la Russie». Cette phrase assez inhabituelle dans la bouche d'un homme politique français n'est pas de Marine Le Pen, mais de Nicolas Sarkozy. L'ancien Président, artisan du retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan, a accordé une interview au Point, dans laquelle il prône un changement de politique vis-à-vis de Moscou.
«Vladimir Poutine, quels que soient les désaccords que l'on peut avoir avec lui, a remis la Russie sur le devant de la scène. La dernière Coupe du Monde a montré un beau visage de la Russie», observe Nicolas Sarkozy dans Le Point.
L'ancien Président regrette que sur le dossier russe, l'Europe s'aligne sur la politique de Washington et considère que les sanctions ne sont pas dans l'intérêt des Européens, mais qu'elles sont imposées par des «injonctions de Donald Trump»:
«Les sanctions sont contre-productives. L'Europe et la Russie doivent travailler en confiance. Et le pire est peut-être à venir puisque le Congrès américain envisage d'asphyxier 140 millions de Russes en privant les banques russes d'accès aux financements internationaux.»
«Il faut tendre la main à la Russie. Il importe maintenant d'imaginer au-dessus de l'Europe une nouvelle organisation supranationale qui rassemblerait trois partenaires fondateurs: l'Europe, la Turquie et la Russie.»
Nicolas Sarkozy se montre favorable à un dialogue politique fort entre Européens et Russes pour répondre aux défis globaux, comme la lutte contre le terrorisme. Il estime également que «l'architecture de notre continent serait renforcée» par une plus grande intégration de la Russie puisque des pays comme l'Ukraine n'auraient plus à choisir entre Bruxelles et Moscou.