Après sa victoire au second tour de l'élection présidentielle au Brésil, Jair Bolsonaro pourrait s'appliquer à un rapprochement du pays avec les États-Unis et Israël, mais se confronterait alors à des difficultés, en essayant de mettre en œuvre ses promesses de campagne, a déclaré à Sputnik Pedro Curado, professeur à l'Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ).
«Il a souvent mentionné ces deux pays. Il avait même parlé de déménager l'ambassade brésilienne de Tel-Aviv à Jérusalem, suivant notamment l'exemple de Trump, mais a tourné bride par la suite, comme sur d'autres questions, notamment sur celle du retrait du Brésil de l'Accord de Paris [sur le climat, ndlr] et de l'Onu. Il a dit qu'il le ferait, mais a fait ensuite machine arrière», a poursuivi l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que Jair Bolsonaro a plus d'une fois fait part de son désir de se rapprocher de l'Occident, mais la réalité de la campagne électorale s'est avérée très différente de celle de l'exercice du pouvoir.
«Telles ont été les déclarations de Jair Bolsonaro lors de sa campagne, mais à présent, après avoir remporté la présidentielle, il aura affaire à des questions pratiques qui se trouvent en contradiction avec les propos qu'il a tenus», a estimé M. Curado.
À titre d'exemple, il a cité le cas de la Chine.
«Officiellement, ce pays communiste [la Chine, ndlr] est le principal partenaire commercial du Brésil. Et la Chine considère avec une certaine méfiance l'élection de Bolsonaro car celle-ci indique un rapprochement quasi automatique avec l'administration de Donald Trump et la ligne de politique extérieure des États-Unis», a relevé l'universitaire.
Selon ce dernier, dans le cas du Venezuela, la situation se répète. Bien qu'au cours de sa campagne présidentielle, Bolsonaro s'en soit pris à maintes reprises à ce pays voisin, le Brésil mène un commerce extrêmement rentable avec le Venezuela.
Les observateurs constatent que le nouveau Président élu du Brésil calque ses positions sur celles de Donald Trump au risque d'un isolement diplomatique de son pays. Ayant remporté l'élection présidentielle au Brésil avec 55,13% des suffrages exprimés, Jair Bolsonaro succède au Président Michel Temer pour un mandat de quatre ans et il sera investi le 1er janvier 2019.