Un document interne de l'Onu, intitulé Plan de visibilité et qui n'a pas encore été rendu public, donnerait un aperçu sur le montant de l'aide humanitaire fournie en 2018 au Yémen et montre à quel point le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) aurait été mis sous pression pour accepter les conditions de relations à long terme attachées aux sommes versées par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, relate le journal The Guardian.
«Nous considérons qu'il est très important de veiller à ce que nos chers compatriotes yéménites prennent connaissance de la provenance de toutes ces subventions. Il faudrait mettre davantage l'accent sur le renforcement du plan de visibilité locale en faisant appel aux médias locaux… afin que les donateurs obtiennent la reconnaissance méritée et ne soient pas éclipsés par la visibilité des agences du destinataire», d'après ce document.
Le document expose ensuite 48 conditions spécifiques que les agences des Nations unies ont accepté de prendre cette année pour faire connaître les activités saoudiennes couvrant cinq agences différentes liées à l'aide, telles que le Programme des Nations unies pour le développement, le BCAH, l'Organisation mondiale de la santé et l'Unicef.
Une coalition régionale conduite par l'Arabie saoudite est engagée depuis plus de trois ans et demi dans une guerre contre les Houthis qui a fait plus de 10.000 morts, déplacé plus de trois millions de personnes et plongé le Yémen dans une crise humanitaire.