Un grand parti d’opposition suspend ses activités au Parlement algérien

Le Front des forces socialistes, parti d’opposition algérien, a annoncé, le 27 octobre, dans un communiqué qu’il suspendait ses activités au Parlement, dans ses deux chambres, en guise de protestation contre la manière avec laquelle a été élu le nouveau président de la chambre basse.
Sputnik

Sur fond de crise qui secoue l'Assemblée populaire nationale algérienne (APN) (chambre basse du Parlement algérien) concernant l'élection du nouveau président de cette institution, le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d'opposition d'Algérie, a décidé de suspendre toutes ses activités au sein du Parlement, accusant le pouvoir exécutif d'outrepasser ses prérogatives en contrôlant l'activité législative. C'est ce qu'a indiqué un communiqué du parti publié, le 27 octobre, sur son site officiel.

«Vu le flou qui entoure la gestion de la crise de l'Assemblée populaire nationale, le groupe parlementaire du FFS suspend toutes ses activités au Parlement dans ses deux chambres», a annoncé le parti dans son communiqué. «Depuis le début de la mandature, le FFS s'est démarqué de l'ancien président de l'Assemblée et se démarquera de l'actuel président, tous les deux illégitimes», a-t-il encore précisé.

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Évoquant la raison profonde qui a poussé le Front des forces socialistes à prendre cette décision de ne plus prendre part aux activités du Parlement, le même communiqué a affirmé que «le groupe parlementaire du FFS a dénoncé à maintes reprises la mainmise du pouvoir exécutif sur le législatif, que les partis de l'allégeance et leurs supplétifs ont transformé en simple comité de soutien aux politiques défaillantes qui ont mis en péril l'avenir du pays et des générations, et hypothéqué tous les espoirs de changement».

Pour information, sur 462 parlementaires à l'APN le FFS compte 14 députés, et quatre sénateurs sur 144 au Conseil de la Nation (le Sénat algérien).

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Comme prévu et en contradiction flagrante avec les dispositions de la Constitution algérienne, les députés de la majorité parlementaire, dite également alliance présidentielle, ont élu, le 24 octobre, en séance plénière le député Mouad Bouchareb, issu du Front de libération nationale (FLN), président de l'Assemblée nationale populaire à la place de Saïd Bouhadja, après avoir constaté la vacance du poste. Pour Fatiha Benabbou, constitutionnaliste et professeure de droit à l'université d'Alger, cette élection est en passe de provoquer une crise institutionnelle en Algérie.

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Et pour cause, la Constitution algérienne affirme que «le président de l'APN est élu pour la durée de la législature» sans spécifier la moindre procédure légale de destitution, sauf en cas de démission ou de décès. Toutefois, les députés de l'alliance présidentielle ont argué de «l'incapacité» de M.Bouhadja à «assurer ses fonctions, du fait de son désaccord avec les députés et son refus de démissionner», l'accusant notamment de «mauvaise gestion», pour constater «la vacance» du poste.

Pour sa part, Saïd Bouhadja, lui-même membre du FLN, a affirmé qu'il «demeure le président légal et légitime de l'APN» et a dénoncé une «atteinte» à «l'État de droit», à «la séparation des pouvoirs» et au «respect des institutions».

L'opposition, quant à elle, a dénoncé une atteinte aux institutions sur fond de lutte des clans pour le pouvoir.

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