Piétons ou passagers: qui doit être sauvé par une voiture robotisée? Une réponse ambiguë

Qui doit être sauvé par une automobile robotisée en cas d’accident imminent, un piéton ou le chauffeur et ses passagers? Ayant interrogé près de deux millions de personnes de plus de 200 pays, des scientifiques de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) n’ont pas reçu une réponse évidente.
Sputnik

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Des chercheurs de l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT) ont essayé d'élaborer un algorithme universel d'action d'urgence pour les automobiles sans conducteur.

Il s'agit des situations dans lesquelles des êtres humains font face à un dilemme moral, par exemple entre percuter un trottoir bondé ou un mur en béton ou bien écraser un piéton au milieu de la route.

Lors de leur expérience publiée dans la revue Nature, les scientifiques ont lancé un test en ligne passé par 2,3 millions de personnes de 233 pays et territoires. Les répondants ont dû choisir entre certaines variantes de leur comportement dans des situations urgentes conventionnelles, qui mèneraient de toute façon à la mort de piétons ou de passagers d'une automobile. Cela étant, l'âge, le sexe, le statut social et d'autres caractéristiques de victimes potentielles étaient différentes dans des situations d'accident toutes aussi différentes.

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À l'issue de cette recherche, les scientifiques ont découvert qu'un modèle universel du comportement dans ces cas de figure n'existait pas. Ce comportement est régi par de nombreux facteurs, tels que la géographie. Selon les résultats du test, des habitants de pays, jugés occidentaux par les chercheurs, sauveraient des gens plus jeunes et riches par rapport à ceux choisis par des représentants de l'Orient. En cela, le nombre des victimes possibles d'un accident n'était pas un facteur important pour ces derniers.

L'état des institutions civiles a aussi influencé les variantes choisies par les personnes interrogées. Des habitants de pays avec un système judiciaire bien développé, tels que le Finlande et le Japon, n'ont pas fait preuve de compassion pour les piétons traversant la route en dehors des passages prévus, alors que des Nigériens et Pakistanais l'ont davantage toléré.

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«Ceux qui réfléchissent sur l'éthique mécanique se fondent sur une supposition qu'un système de règles idéal peut être créé pour les robots. Mais nos données, indiquent que ces règles universelles n'existent pas», affirme Iyad Rahwan, membre de l'équipe des chercheurs.

Bien que, tous les automobilistes ne soient pas quotidiennement confrontés aux situations présentées dans le test, ils font d'autres choix moraux, dont les conséquences sont moins graves, constatent les scientifiques. Selon eux, les distinctions culturelles révélées par la recherche doivent être prises en compte par les constructeurs de véhicules robotisés et par les législateurs.

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