La France entre dans le club des 20 premières économies mondiales, en matière de compétitivité. C'est ce qu'il ressort du dernier rapport annuel dressé par les analystes du Forum économique mondial. En comparaison à l'édition 2017 de ce classement, regroupant 140 pays, la France passe de la 22e à la 17e place des économies les plus performantes.
Un point particulièrement important aux yeux de l'institution genevoise qui, cette année, change ses critères d'évaluation afin de mesurer le dynamisme des économies mondiales face à la «quatrième révolution industrielle», qu'est celle du numérique. Les équipes du Forum économique mondial mettent ainsi en place un «indicateur 4.0», un «compas économique», construit autour de 12 «piliers» et 98 critères.
Largement soulignée, la capacité d'innovation du pays, qui se place au 11e rang mondial en la matière. En effet, la France est sur le podium des pays accueillant le plus d'institutions de recherches sur son territoire et à la 5e place quant à la qualité et au nombre de publications. Un vrai point fort pour l'hexagone, qui s'ajoute à d'autres tel que la taille de son marché (9e), la performance — en matière d'espérance de vie — de son système de santé (7e) ou de ses infrastructures (8e), particulièrement ses routes et son réseau d'eau, à l'exception de l'efficacité des services aériens et de la qualité des services dans les ports ainsi que de la déperdition énergétique de son réseau électrique (43e).
Tout n'est cependant pas rose pour l'hexagone dans ce rapport. Les analystes suggèrent des points améliorables, notamment en matière de connexion des foyers à la fibre, sur l'attitude à l'égard du risque entrepreneurial, sur les restrictions et les barrières non tarifaires (normes, 107e) et — en premier lieu — sur l'enseignement de l'esprit critique aux étudiants.
Il faut dire qu'en la matière, avec une 48e place, l'hexagone se situe entre le Kenya et la Jamaïque (derrière la Russie, la Chine et l'Arabie saoudite) le podium du classement étant tenu sur ce point par les États-Unis, le Danemark et la Suisse.
De manière générale, les jeunes Français semblent pécher par rapport à leurs homologues européens en matière d'éducation et de formation. Un comble dans un pays dont le premier poste de dépense est justement l'éducation.
En se penchant sur les chiffres que les analystes n'ont pas mis en avant, on remarque qu'au sein du volet institutionnel — hormis le poids des régulations gouvernementales — la fréquence des actes terroristes (120e sur 140) impacte négativement la compétitivité française.
Autre point noir au tableau: le marché du travail. Si la France se distingue en matière de droits des salariés (18e), ainsi que pour son pourcentage de femmes au sein de la force de travail (21e), la mobilité interne (112e), les pratiques en matière d'embauche et de licenciement (130e) sans parler du taux d'imposition du travail (où la France apparaît bonne dernière), sont autant d'éléments qui viennent tirer l'hexagone vers le bas.