Le pape François invité à Pékin. Est-ce un signe du dégel entre la Chine et le Vatican?

Le pape François a été invité pour un voyage historique en Chine, dont la communauté catholique est l’une des plus importantes en Asie. C’est un nouveau signe du dégel dans les relations entre Pékin et le Vatican, ont estimé deux spécialistes, une Russe et un Chinois, commentant cette nouvelle pour Sputnik.
Sputnik

L'invitation du pape en Chine est un événement significatif dans le processus de normalisation des relations entre Pékin et le Vatican, a déclaré à Sputnik, Tatiana Zonova, détentrice de la chaire de diplomatie à l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO).

Quelles concessions le Vatican serait-il prêt à faire dans ses négociations avec Pékin?

«Cette invitation mérite une attention très sérieuse, le Vatican essayant depuis longtemps de nouer des liens avec la Chine continentale et d'établir des relations diplomatique avec la République populaire de Chine (RPC)», a relevé l'interlocutrice de l'agence.

Selon elle, il est peu probable qu'en Chine cette invitation ait pu se faire sans le soutien du gouvernement qui est tout aussi intéressé à rétablir des relations diplomatiques avec le Vatican.

Bien que l'invitation du pape François en Chine soit une initiative pastorale, elle aurait sans doute été soutenue par les autorités du pays, a également estimé Su Hao, professeur de l'Académie diplomatique de Chine.

«Jusqu'ici le pape n'a jamais visité la Chine, dont la communauté catholique est cependant l'une des plus importantes en Asie. […] Je pense que tant les croyants que la société chinoise dans son ensemble vont saluer la visite du pape. Du moment que les catholiques chinois y tiennent beaucoup, le gouvernement du pays va également saluer cet événement», a déclaré M.Su.

Le pape François avait évoqué l'année dernière son souhait de se rendre en Chine tout en précisant qu'il attendait de recevoir une invitation. Un tel voyage serait effectivement un événement historique car le Vatican n'a plus de relations diplomatiques avec Pékin depuis 1951.

Le Vatican et la Chine ont signé le 22 septembre un accord provisoire portant sur l'épineuse question de la nomination des évêques. Le pape François a reconnu sept évêques qui avaient été nommés unilatéralement par Pékin, prenant ainsi sous son aile l'ensemble de l'épiscopat du pays.

Quoi qu'il en soit, Pékin demeure ferme avec le Vatican, le sommant de rompre ses relations avec Taïwan et de cesser de s'ingérer dans les affaires chinoises.

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