La Russie ne «fera pas plaisir» à ceux qui veulent l'expulser du Conseil de l'Europe et le quittera elle-même, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview accordée à la chaîne Euronews.
«Nous avons rejoint le Conseil de l'Europe en partant du principe qu'il garantissait un espace européen commun, humanitaire et juridique. Ceux qui ont sapé cet espace maintenant simplement par des actions illégitimes en violant la charte qui privent la délégation russe de droits égaux par rapport aux autres délégations, eux, je suis persuadé, savent ce qu'ils font», a déclaré Sergueï Lavrov.
Le ministre a ajouté que «la majorité d'entre eux qui comprennent la nature provocatrice de ce projet d'un très petit groupe, mais très bruyant, de pays, travaillent avec ces pays».
Sergueï Lavrov a exprimé l'espoir que des personnes «auront le courage et l'esprit de ne pas permettre que cela se produise».
Et de poursuivre:
«Parce que pour satisfaire certaines ambitions de certains hommes politiques dans plusieurs capitales européennes, je pense qu'il est tout simplement inacceptable de détruire l'organisation européenne.»
Le ministre russe des Affaires étrangères a souligné «qu'il avait entendu des déclarations de parlementaires russes disant que si cette honte se maintenait, le Conseil de l'Europe scellerait son destin lui-même».
«Je ne pense pas que la participation au Conseil de l'Europe soit plus importante pour la Russie que la participation de la Russie au Conseil de l'Europe pour les pays européens. C'est ma position catégorique.»
Les négociations sur le statut de la Russie au sein de l'organisation se poursuivent depuis déjà quatre ans et restent au point mort. Les règles actuelles de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) disposent que les pouvoirs de toute délégation puissent être limités si au moins 30 membres de l'Assemblée représentant d'au moins cinq pays y sont favorables, au motif qu'il y a violation des engagements pris lors de l'adhésion au Conseil de l'Europe ou du principe de primauté du droit.