Dans une interview accordée pendant son voyage en Afrique, l'épouse de Donald Trump a déclaré: «Je soutiens les femmes, et elles ont besoin d'être écoutées. Nous devons les soutenir — mais cela concerne également les hommes. Pas seulement les femmes». Et de poursuivre: «Je suis du côté des femmes, mais nous avons besoin d'avancer des preuves. Vous ne pouvez pas simplement déclarer à quelqu'un: "J'ai été victime d'une attaque sexuelle".»
Bien que Melania ait apporté autant de précisions prudentes, il semblerait qu'elle a tout de même porté un coup doux, délicat mais puissant au mouvement #MeToo qui était à son apogée il y a encore une semaine.
Mais la plupart des sénateurs ont écouté les accusatrices et l'ont quand même investi à la Cour suprême. Après quoi il a eu l'audace de recruter uniquement des femmes pour son tribunal. Ce serait, de facto, la première défaite des néoféministes.
D'ailleurs, cela fait un an que la victime la plus célèbre (mais loin d'être la première) du mouvement #MeToo, Harvey Weinstein, a été renvoyé de sa propre Weinstein Company après l'action collective des actrices hollywoodiennes l'accusant de harcèlement sexuel. Et à l'occasion de cet anniversaire, les idéologues de #MeToo ont commencé à publier des articles sur le thème «Nous avons changé le monde». Ils citent également de longues listes de pays où ce mouvement n'a montré aucun résultat ou n'est pas du tout présent, tout en rassurant: il faut changer cela de toute urgence.
Et surtout, c'est aux USA que l'effet semblerait le plus important. Selon les estimations, rien que dans le monde des affaires et les entreprises, 425 hauts responsables ont été accusés, et un tiers des employeurs ont «changé leurs pratiques» par rapport au personnel féminin.
Autrement dit, pendant un an, aux USA, du moins sa partie masculine, a vécu dans la peur en pensant: «A qui le tour?» Pendant un an, la société américaine n'a pas trouvé les mécanismes pour faire face à un mouvement dont les pratiques peuvent être considérées comme illégales comme la loi exige d'«apporter des preuves».
Elle évoque également la vidéo des «Mamans pour Kavanaugh» créée par le comité d'action civile «Électeur catholique». Et ce n'est que l'un des exemples.
Le chaos qui a régné au Congrès pendant les audiences sur l'affaire Kavanaugh a bouleversé bien du monde. Il a été rappelé que la pénétration dans une enceinte législative pour y harceler des gens était sanctionnée par la loi (jusqu'à six mois de prison), alors pourquoi ont-elles pu s'en sortir impunément?
Autre point non négligeable: le mouvement #MeToo, qui existait jusque-là de manière marginale, comme une sorte de nouvelle réalité inévitable de la vie, est considéré aujourd'hui dans les deux camps uniquement comme un groupe d'attaque des Démocrates. Ce qui est appuyé par les citations des idéologues du flanc gauche et les rappels qu'en 2015, pendant le forum féminin international, Hillary Clinton a déclaré qu'il fallait «changer partout les codes culturels profondément enracinés, les croyances religieuses et les préjugés structurels».
Autrement dit, il s'agirait de la destruction des fondements, notamment le rejet de l'idée que les accusations doivent être appuyées par des preuves.
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