La Cour pénale internationale a été saisie début octobre d'une plainte pour crimes contre l'humanité pour les essais nucléaires effectués par la France pendant 30 ans dans des atolls du Pacifique dans l'atmosphère et en sous-sol, a annoncé mardi aux Nations unies le dirigeant indépendantiste polynésien Oscar Temaru qui a évoqué les «conséquences du colonialisme nucléaire».
«Pour nous, les essais nucléaires français ne sont que le résultat direct d'une colonisation […]. Nous n'avons pas accepté d'accueillir ces essais, ils nous ont été imposés avec la menace directe de l'établissement d'une gouvernance militaire», a expliqué Oscar Temaru cité par la presse française.
«Cette poursuite en justice a pour objectif de demander des comptes à tous les Présidents français vivants depuis le début des essais nucléaires contre notre pays», a indiqué Oscar Temaru.
Il a ajouté qu'un «dialogue responsable» avait été recherché depuis 2013 avec «la puissance administrative» sous les auspices des Nations unies, mais que les appels à la négociation lancés à la France avaient été «ignorés et méprisés».
L'Assemblée générale de l'Onu a adopté en 2013 une résolution plaçant la Polynésie française, un archipel français situé dans le Pacifique qui compte environ 270.000 habitants, sur la liste des territoires non-autonomes.
193 essais nucléaires ont été réalisés de 1966 à 1996 sur les sites du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) des atolls de Moruroa et de Fangataufa et ont eu des effets sur la santé des populations et sur l'environnement.