Une chaleur ou un froid anormal, tout comme l'absence de soleil, peuvent effectivement influencer le comportement et l'état d'un individu, voire provoquer des maladies psychiques, affirment les chercheurs. Le point sur les découvertes récentes concernant la météodépendance.
La pluie, facteur de dépression
La réaction des Moscovites aux longues averses et au froid estival inhabituel correspond tout à fait aux résultats de plusieurs études. Ainsi, les chercheurs canadiens qui ont observé l'humeur des étudiants ont découvert que l'humidité de l'air élevée et l'absence de lumière du soleil détérioraient l'humeur émotionnelle des sujets. Les chercheurs allemands qui ont interrogé 60 volontaires sont arrivés à la même conclusion: par temps nuageux, les gens se sentent plus malheureux que par temps ensoleillé.
Très récemment, les chercheurs de l'université de Binghampton (USA) ont démontré qu'un manque de lumière du soleil et de longues périodes de pluie pouvaient susciter des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), une maladie psychique qui provoque chez le patient des idées fixes effrayantes ou gênantes dont il tente de se débarrasser en effectuant des actions répétées constamment.
Les scientifiques ont analysé les informations sur la propagation des TOC dans différentes régions en les comparant aux conditions météorologiques. Il s'avère que dans les régions où il y a peu de lumière du soleil, les gens sont soumis à une perturbation du cycle journalier et des rythmes circadiens, ce qui entraîne le développement et l'aggravation des symptômes de la maladie.
Une chaleur étouffante
Une forte chaleur affecte les capacités cognitives. Un groupe de chercheurs de Harvard (USA) a organisé en été 2016 deux tests simples de mémoire et d'attention auprès des étudiants des collèges de Boston. Tant que la météo était habituelle pour l'époque de l'année, tous les volontaires résolvaient les exercices correctement. Et quand Boston a été frappée par une canicule (du 12 au 20 juillet), les sujets qui vivaient dans les bâtiments équipés de l'air conditionné répondaient mieux aux tests. Sachant que dans certains cas, la différence de vitesse de réaction et d'exactitude des réponses atteignait 30-50%.
Outre la générosité, le soleil éveille l'empathie, affirment les chercheurs de l'Université Bretagne Sud. Dans leur expérience, les passants acceptaient plus souvent d'aider un inconnu en difficulté quand le ciel était dégagé. Selon les spécialistes, la disposition à aider les inconnus par temps ensoleillé s'explique par un fond émotionnel positif. En d'autres termes, plus la journée est ensoleillée, plus nous sommes gentils.
Quand les nuages boostent la motivation
Mais la mauvaise météo peut également pousser l'homme à bien agir. Selon les chercheurs britanniques, les conditions météo inconfortables (la canicule, la chaleur étouffante, l'humidité élevée, le froid austère) augmentent la durée des appels téléphoniques mais limitent le cercle de communication. Quand le temps est humide ou trop étouffant, les gens préfèrent téléphoner uniquement à leur famille et à leurs amis proches.
La météo a également influencé les membres de la commission d'admission. En analysant les requêtes, on a pu constater qu'ils accordaient davantage d'attention à l'activité sociale des demandeurs les jours ensoleillés, et que quand le ciel était nuageux le personnel de l'établissement s'intéressait avant tout aux succès académiques des postulants.
Toutefois, le professeur de l'université de l'Iowa David Watson pense que le changement de pression, les sursauts de température ou les averses n'affectent aucunement l'humeur ou le comportement de l'homme. En analysant les résultats de plusieurs grandes recherches sur la dépendance de l'état émotionnel de l'homme envers les anomalies météorologiques, il a découvert que plus le nombre de volontaires participant aux expériences et aux sondages était élevé, moins la corrélation entre les conditions météo et les changements d'humeur était prononcée. L'expert suppose que le changement d'humeur émotionnelle est plutôt lié aux dispositions psychologiques des individus qu'aux anomalies météo réelles.