5 euros la nuit si vous hébergez un réfugié? L’idée d’un député LREM fait réagir

Le député La République en marche (LREM) Aurélien Taché a émis une l’idée d’un crédit d’impôt dont bénéficieraient les personnes hébergeant des réfugiés. Une décision qui serait un «bon signal» pour l’élu du Val d’Oise. Sur les réseaux sociaux, la proposition a fait polémique.
Sputnik

«Je vais proposer dans le projet de loi de finances un crédit d'impôt pour les Français qui acceptent d'héberger des réfugiés. Je pense que l'affaire de l'accueil et de l'intégration, c'est l'affaire de toute la société.»

Les Parisiens prêts à héberger des réfugiés
Aurélien Taché, député de La République en marche du Val-d'Oise est à l'origine de la polémique du week-end sur Twitter. Alors qu'il s'exprimait le 6 octobre chez nos confrères de France Inter, il a suggéré de mettre en place une telle mesure afin de favoriser l'intégration des réfugiés sur le sol français. Ce n'est pas d'ailleurs pas la première fois qu'il fait mention de cette proposition. Elle était déjà incluse dans le rapport sur l'intégration qu'il a rendu en début d'année au gouvernement.

Le député, réputé proche de l'exécutif, a détaillé son projet tout en évoquant «un bon signal qu'on enverrait dans des moments un peu troublés»:

«L'idée serait de dire — on a déjà beaucoup de Français qui font ça — que les Français qui hébergent des réfugiés qui ont été protégés par la France, qui ont un titre de séjour, peuvent déduire [de leurs impôts] jusqu'à 1.500 euros par an pour les frais que cela peut occasionner d'avoir cet acte de solidarité.»

L'AFP a pu mettre les mains sur son amendement au projet de budget 2019, cosigné par 58 députés LREM. Aurélien Taché envisage un «crédit d'impôt solidarité» qui prendrait la forme d'une «incitation financière» d'un montant de 5 euros par nuitée, et ce dans la limite de 1.500 euros par an, le tout en étant encadré par des associations agréées.

D'après le député, «l'immigration peut être une chance pour ceux qui viennent comme pour le pays qui accueille». Dans le camp de l'opposition, on n'est pas vraiment sur la même longueur d'onde.

«Tandis que la majorité En Marche défend un crédit d'impôt pour l'accueil des migrants et la marchandisation de la solidarité, le gouvernement renforce en même temps le matraquage fiscal généralisé des Français et de nos aînés…», a twitté le député Républicain Eric Ciotti.

Le maire Rassemblement national de Fréjus, David Rachline, a reproché au député macroniste de choisir la mauvaise priorité: «Après avoir émis le souhait de légiférer pour favoriser l'embauche de travailleurs étrangers, le macroniste Aurélien Taché s'enfonce dans la préférence étrangère en proposant un crédit d'impôt pour l'accueil de migrants par des particuliers. Et nos SDF?»

​Nicolas Dupont-Aignan, chef de file de Debout la France, a, lui aussi, fait part de sa désapprobation sur les ondes de Sud Radio:

«Je suis tout à fait hostile au crédit d'impôt pour accueil des migrants. LREM ferait mieux de s'occuper des retraités et des concitoyens modestes qu'ils sont en train de spolier.»

L'intégration des réfugiés est l'une des priorités annoncées du gouvernement en matière migratoire. La question de l'hébergement est épineuse. En novembre 2016, un programme expérimental d'hébergement des réfugiés chez les particuliers avait été tenté. Les associations qui s'étaient lancées dans l'aventure pouvaient percevoir une aide allant jusqu'à 1.500 euros par personne prise en charge et par an.

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