Bien que, depuis la révolution islamique de 1979, les relations entre Téhéran et Washington soient loin d'être amicales, le Traité d'amitié entre l'Iran et les États-Unis, entré en vigueur en 1957, est toujours valable au regard du droit international, a déclaré à Sputnik Maryam Jalalvand, de l'université Payame Noor de Téhéran, commentant la déclaration du secrétaire d'État américain Mike Pompeo sur sa rupture.
«Malgré toutes les divergences et le conflit d'intérêts qui opposent l'Iran et les États-Unis depuis ces quatre dernières décennies, le Traité d'amitié reste un document valable», a souligné l'interlocutrice de l'agence.
Et d'expliquer qu'en 1979, soit 22 ans après l'entrée en vigueur du Traité d'amitié, après la prise d'otages à l'ambassade américaine à Téhéran et la rupture unilatérale par les États-Unis des relations diplomatiques avec l'Iran, aucune des parties ne l'avait toutefois dénoncé.
Selon la CIJ, les sanctions réimposées contre l'Iran affectent la situation humanitaire dans ce pays. Aussi, Washington doit-il «supprimer toute entrave» à «la libre exportation vers l'Iran de médicaments et de matériel médical, de denrées alimentaires et de produits agricoles», ainsi que de biens nécessaires à la sécurité de l'aviation civile. D'après M.Pompeo, les États-Unis ont mis fin à leur «traité d'amitié» avec l'Iran après que la CIJ a statué que Washington violait ses dispositions.
Mme Jalalvand estime que grâce à cette décision de la CIJ, l'Iran pourrait épingler les États-Unis et les contraindre à négocier, voire à mettre en application le Plan d'action global conjoint [sur le programme nucléaire iranien, ndlr] fixé par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'Onu.
«À l'avenir, l'Iran pourrait tirer avantage d'une telle décision de la Cour. Après l'annonce du verdict de la Cour internationale de l'Onu à La Haye, le chef de la diplomatie iranienne [Mohammad Javad Zarif, ndlr] a déclaré que, pour les États-Unis, une telle décision de la Cour était un revers», a résumé l'interlocutrice de Sputnik.