Le «soft power» du Forum des exportateurs de gaz contre les sanctions discriminatoires

Le Forum des pays exportateurs de gaz utilise son « soft power » pour lutter contre la concurrence déloyale et les sanctions visant ses pays membres en violation des normes de l’Onu, d’après son secrétaire général, Iouri Sentiourine, interrogé par Sputnik.
Sputnik

Malgré le fait qu'il ne dispose pas des mêmes pouvoirs juridiques que l'Onu, le Forum des pays exportateurs de gaz a une arme pour lutter contre la concurrence déloyale et les sanctions illégitimes visant notamment les secteurs énergétiques russe et iranien, a déclaré à Sputnik Iouri Sentiourine, secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG).

«Nous ne sommes pas l’Onu, mais nous soulignons partout que nous sommes contre les sanctions adoptées par contournement ou en violation des normes de l’Organisation des Nations unies […]. Notre voix s’élève contre une attitude discriminatoire à l’égard de nos pays, y compris par le biais de sanctions. C’est notre arme. Nous l’appelons soft power, la force des arguments», a indiqué M.Sentiourine, en marge du 8e Forum international du gaz de Saint-Pétersbourg.

Erdogan promet de continuer à importer du gaz iranien malgré les sanctions US
Selon lui, le FPEG, qui réunit 12 pays dont cinq grands producteurs de gaz (Russie, Iran, Qatar, Venezuela et Algérie), se prononce catégoriquement contre les mesures qu’il considère comme «injustes et discriminatoires» parce que sa mission prioritaire est de protéger les droits souverains des États membres d’exploiter leurs ressources nationales de gaz.

Les pays membres du forum expriment notamment leur position pendant le Sommet gazier organisé au niveau des chefs d’État et de gouvernement.

«Le Sommet […] adopte une déclaration de haut niveau après une discussion sur la situation actuelle. Les dirigeants des pays membres du Forum prennent des décisions de principe à ce sujet et annoncent leur position au monde entier par la déclaration», a précisé M.Sentiourine.

Poutine sur Nord Stream 2: il serait dommage que l’UE échoue à défendre ses intérêts
Le 8 mai dernier, Donald Trump a annoncé que Washington se retirait de l'accord sur le nucléaire iranien conclu entre l'Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie et l'Iran. Il a rétabli une série de lourdes sanctions américaines visant les entreprises ou pays étrangers qui continueraient de faire des affaires avec Téhéran. La Maison-Blanche a demandé à ses alliés de réduire leurs importations d’hydrocarbures iraniennes afin de couper les vivres à l'Iran.

Les États-Unis réclament en outre que les pays européens se retirent du projet de gazoduc sous-marin Nord Stream 2, qui reliera la Russie à l’Allemagne, et menacent d'adopter des sanctions contre ceux qui ne le feront pas. Ils entendent remplacer le gaz russe par leur gaz naturel liquéfié qu'ils souhaitent vendre en construisant des terminaux méthaniers en Europe.

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