Nord Stream 2: Berlin répond à Trump après son offensive contre le gaz russe

«L’Allemagne n’est aucunement dépendante de la Russie», a déclaré Heiko Maas en réponse à Donald Trump qui a profité de sa tribune à l’Onu pour fustiger une fois de plus le projet Nord Stream 2, qui vise à doubler les capacités de livraison de gaz russe en Europe.
Sputnik

«Les faits et les arguments» cités par Donald Trump pour dénoncer les dangers du projet gazier Nord Stream 2 «ne correspondent pas à la réalité», a déclaré Heiko Maas, chef de la diplomatie allemande, cité par le journal Handelsblatt.

Engie a investi 500 millions d’euros dans Nord Stream 2 et investira encore autant
Ces propos interviennent suite à une nouvelle offensive lancée par Donald Trump à la tribune de l'Assemblée générale annuelle de l'Onu. Le chef d'État américain a ainsi de nouveau mis en garde l'Allemagne contre une «dépendance totale» vis-à-vis de la Russie si elle «ne change pas immédiatement le cours» de sa participation au projet de gazoduc Nord Stream 2 avec la Russie.

«L'Allemagne n'est aucunement dépendante de la Russie, d'autant moins en ce qui concerne les questions énergétiques», a indiqué Heiko Maas.

Le ministre a tenu à rappeler que les autorités allemandes et russes considéraient Nord Stream 2 avant tout comme un projet économique et non politique.

Farouche opposant à Nord Stream 2, Donald Trump cherche depuis plusieurs mois à mettre des bâtons dans les roues au projet gazier russe, en allant jusqu'à évoquer la possibilité de sanctionner ses partenaires européens pour leur implication dans la construction de ce gazoduc.

Le 23 mai, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo avait déclaré que les États-Unis étaient prêts à «sauver» l'Europe de sa dépendance au gaz russe et avait promis de mettre en œuvre tous les efforts nécessaires pour que le projet Nord Stream 2 ne voie jamais le jour.

«Le Nord Stream 2 est un projet exclusivement économique», affirme Poutine
Le 11 juillet le Président américain avait qualifié l'Allemagne de «prisonnière de la Russie» puisque, selon lui, elle «tire une grande partie de son énergie de la Russie».

Le gazoduc Nord Stream 2 traversera la mer Baltique, reliant les fournisseurs russes aux consommateurs européens sur plus de 1.200 km. Le pipeline aura une capacité de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le projet a un coût estimé à près de 10 milliards d'euros. Les partenaires de Gazprom dans le projet sont Engie, OMV, Shell et deux sociétés allemandes, BASF et Uniper.

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