Les dernières manœuvres d'une envergure comparable avaient été organisées en URSS il y a près de 40 ans. Pendant une semaine, les troupes travailleront les frappes aériennes massives, la lutte contre les missiles de croisière, le débarquement naval et aérien et les actions des groupes mobiles en profondeur sur le territoire ennemi.
Les trois éléments
Les événements les plus dynamiques se dérouleront sur l'un des plus grands polygones de Transbaïkalie, Tsougol, où plus de 7.000 pièces, véhicules militaires et spéciaux, ainsi que près de 250 avions et hélicoptères, ont été projetés. L'état-major s'est efforcé de compliquer la tâche aux participants: ils devront agir dans une situation évoluant rapidement, prendre des décisions opérationnelles et non standards. En particulier, les troupes travailleront la défense de manœuvre et apprendront à éliminer l'ennemi avec l'artillerie et l'aviation. Il est prévu d'utiliser du matériel robotisé et des drones en grand nombre.
L'appui aérien des forces sera assuré par les bombardiers Su-34 et les chasseurs polyvalents Su-35, les hélicoptères d'attaque Mi-28 et Mi-35, les bombardiers stratégiques Tu-95MS et même Tu-22M3. Sur les aérodromes opérationnels ont été projetés les bombardiers Su-24, les chasseurs intercepteurs MiG-31BM et les avions d'attaque au sol des régions de Tcheliabinsk, de Perm et de Krasnoïarsk. L'expérience des opérations en Syrie sera prise en compte lors des exercices.
Une première depuis 40 ans
Les exercices Vostok 2018 se déroulent sur 9 polygones, dans les eaux des mers de Béring et d'Okhotsk, du golfe Avatchinski et de la baie Kronotski. Le matériel a été projeté à une distance de 7.000 km par le transport terrestre et aérien, et les navires ont effectué des expéditions jusqu'à 4.000 milles. Les manœuvres sont bilatérales et, selon le scénario, deux groupes rivaux ont été créés — le District militaire Centre et la flotte du Nord s'opposeront aux forces du District militaire Est et aux navires de la flotte du Pacifique.
De plus, des unités des forces armées de la Chine et de la Mongolie qui font partie d'effectifs communs avec les militaires russes participeront à ces exercices. Ainsi, un contingent chinois de 3.500 hommes est arrivé en Russie avec du matériel et des armements.
«Les exercices stratégiques se déroulent, en règle générale, avec un seul district militaire sur un seul axe stratégique sous le commandement du chef d'état-major. Alors que ces manœuvres ont lieu sur plusieurs axes stratégiques avec la participation de plusieurs districts militaires, en l'occurrence Centre et Est, de la flotte du Pacifique et du Nord, des unités subordonnées directement au centre, et sont dirigées par le ministre de la Défense», explique le général.
Les manœuvres qui se rapprochent le plus des exercices actuels en termes d'envergure sont les exercices Zapad-81, qui ont eu lieu il y a presque 40 ans dans les districts militaires biélorusse, kiévien, baltique et en mer Baltique. A l'époque, 20 divisions — soit plus de 100.000 hommes et plus de 1.000 avions et hélicoptères — s'étaient entraînées sur un territoire de 650x550 km de superficie.
Les craintes de l'Occident
Qui plus est, ils sont parfaitement transparents: des attachés militaires étrangers ont été invités à y assister. La participation a été confirmée par plus de 90 observateurs de 57 pays, de la Mission militaire de liaison de l'Otan et de la Représentation permanente de l'UE en Fédération de Russie.
L'état-major a noté que tous les États belligérants dans le cadre des manœuvres étaient conditionnels, que les exercices correspondent à la Doctrine militaire russe et visent à améliorer le niveau de compétence terrestre, naval et aérien des effectifs. L'objectif principal consiste à entraîner les troupes à mener des opérations sur l'axe oriental et dans les régions maritimes et océaniques cruciales.