Quel impact aura la visite de Kim Jong-un en Russie pour la coopération des deux pays?

Alors que le dirigeant nord-coréen se dit prêt à se rendre à Moscou lors d’une visite officielle, des politologues russes expliquent en quoi ce geste pourrait venir influencer le développement des relations entre Moscou et Pyongyang.
Sputnik

Quel cap pour la politique de Kim Jong-Un envers la Corée du Sud?
Des politologues russes ont commenté l'impact sur la coopération entre Moscou et Pyongyang que pourrait avoir la visite en Russie du dirigeant nord-coréen, qui vient tout juste d'accepter l'invitation de Vladimir Poutine à se rendre en Russie.

La Russie joue un rôle important dans le règlement de la situation de la péninsule Coréenne et elle compte bien participer à la résolution du conflit, explique dans une interview accordée à la chaîne RT un expert du Centre de recherches des problèmes de la sécurité de l'Académie russe des sciences, Konstantin Blokhin.

«Les seuls qui ne sont pas intéressés sont les Américains. Après les élections en novembre, toute la rhétorique de négociations de la part des États-Unis va se réduire à néant et les Américains recommenceront à mettre de l'huile sur le feu dans cette situation», a-t-il expliqué.

Pour sa part, Washington se réjouit du conflit nord-coréen car il peut en tirer profit.

«Pour les États-Unis, le problème nord-coréen c'est une manne tombée du ciel. Ils expliquent ainsi leur présence militaire dans les pays se trouvant à proximité. Cela leur permet également d'expliquer la vente de systèmes coûteux de défense aérienne au Japon et à la Corée du Sud. Ils cachent leurs vrais objectifs, tournés contre la Russie et la Chine», a-t-il poursuivi.

Dans le même temps, l'expert a souligné que Moscou et Pyongyang avaient des intérêts communs allant au-delà du règlement du conflit dans la péninsule Coréenne.

«Tout se passe très bien entre nous et la Corée du Nord. Ce n'est pas seulement un intérêt commun vers la désescalade. La plateforme est bien plus large», a-t-il expliqué.

La rencontre entre Vladimir Poutine et Kim Jong-un peut être bien plus fructueuse que le sommet entre les États-Unis et la Corée du Nord, explique un autre politologue russe de l'École supérieure de l'Économie, Oleg Matveitchev.

«Nous pouvons avoir plus d'influence que les Américains qui considèrent traditionnellement la Corée du Nord comme un ennemi. Voilà l'obstacle dans les négociations entre Donald Trump et Kim Jong-un. Ils piétinent sur place, il n'y a pas de confiance mutuelle», a rapporté M. Matveitchev.

D'après lui, les relations amicales entre Moscou et Pyongyang peuvent être expliquées historiquement.

«Il faut, avant tout, comprendre la mentalité de la Corée du Nord qui s'orientait historiquement vers l'Union soviétique, puis ensuite, par inertie, vers la Russie. Si l'on regarde leur quotidien, les Nord-Coréens regardent aujourd'hui des films soviétiques traduits en coréen. Leurs enfants regardent des dessins animés soviétiques, etc. Voilà pourquoi dans son interprétation des évènements internationaux, la Corée du Nord emprunte beaucoup à la Russie», a-t-il ajouté.

Face à Pyongyang, Moscou préfère la diplomatie aux sanctions «draconiennes»
Le samedi 8 septembre, la présidente du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de Russie (chambre haute du parlement russe), Valentina Matvienko, a annoncé avoir remis au dirigeant nord-coréen Kim Jong-un une invitation de la part de Vladimir Poutine à se rendre en Russie. Le chef du pays communiste s'est déclaré prêt à effectuer une telle visite, dont la date et le lieu devront être planifiés via des canaux diplomatiques.

D'autre part, Kim Jong-un ne sera pas en mesure de prendre part au Forum économique oriental prévu du 11 au 13 septembre prochain à Vladivostok (Extrême-Orient russe) en raison de son agenda chargé, a indiqué Mme Matvienko.

Une délégation de la chambre haute du parlement russe, arrivée dans la capitale nord-coréenne vendredi 7 septembre au soir pour participer aux célébrations à l'occasion du 70e anniversaire de la création de la Corée du Nord, a rencontré le président de l'Assemblée populaire suprême (le parlement nord-coréen) Choe Thae-bok et le président du Présidium de l'APS, Kim Yong-nam.

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