L’Occident qui ignore l’assassinat de Zakhartchenko se fait «complice des terroristes»

S'ils disent mener une politique de paix, les grands acteurs internationaux doivent le prouver et condamner l'attentat commis contre le chef de la République autoproclamée de Donetsk (RPD), qui a d'ailleurs été une preuve du véritable mépris de Kiev envers les accords de Minsk, a affirmé à Sputnik Hubert Fayard, représentant de la RPD en France.
Sputnik

L'assassinat du chef de la République populaire autoproclamée de Donetsk (RPD) et le silence de la communauté internationale qui a suivi en disent long sur sa position qui ne correspond pas en l'espèce à la politique de paix qu'elle dit vouloir poursuivre, estime le représentant de la RPD en France, Hubert Fayard. Dans un communiqué, M.Fayard a condamné fermement cet attentat et a souligné la nécessité pour les leaders mondiaux à faire de même.

«Si vraiment le Président Macron et Mme Merkel et d'autres gouvernants européens sont une logique de paix, d'apaisement, ils auraient dû condamner cet attentat qui a coûté la vie au Président Zakhartchenko. Même si on sait que ce sont leurs amis ukrainiens qui sont à l'origine. Mais en ne condamnant pas, c'est très grave puisque ce silence, il est assourdissant et il les rend complices de ces terroristes.»

Bien que, pour M.Fayard, il n'y ait «rien de répréhensible pour un chef d'État à condamner un acte terroriste qui a tué deux personnes», il ne peut que constater que «le Quai d'Orsay est complètement muet, ils sont complètement enfermés dans cette logique de silence et c'est très regrettable».

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«Je pense que le Président Macron a loupé une occasion. Parce que lui, qui veut être un grand Jupiter, le grand rassembleur, le grand pacificateur, etc. En ne disant rien, c'est encore plus grave», indique M.Fayard. «Il aurait dû condamner. Je le lui redemande encore de condamner cet attentat parce qu'en ne le condamnant pas il est favorable, ce qui est incroyable.»

L'attentat dans le café de Donetsk, dans lequel «tout porte à croire que Kiev est derrière», selon la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, est éloquent également sur le plan des accords de Minsk, souligne l'interlocuteur de Sputnik:

«L'Ukraine ne va pas les respecter. L'Ouest ne va pas mettre ses cartes sur la table. La Russie et la République de Donetsk ont toujours été claires, ont toujours mis les cartes sur la table. Mais l'Ukraine ne veut pas les appliquer parce que, s'ils les appliquaient, d'abord elles auraient dû retirer toutes leurs armes lourdes, ils devraient arrêter de bombarder des civils comme ils le font, ils devraient reconnaître les droits des minorités et des droits de la République.»

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En prévision de l'élection présidentielle de 2019, il ne reste qu'une seule issue à Porochenko qui «est complétement détesté par son peuple, puisque le peuple ukrainien ne partage pas complètement sa vision, et la seule voie qui lui reste, c'est la guerre», explique M.Fayard.

Concernant de prochains pourparlers au format Normandie, le représentant de la RPD en France est d'accord avec Sergueï Lavrov:

«Pour l'instant une réunion de type format Normandie [était] impossible après ce qui s'est passé. On ne peut pas dialoguer avec des gens qui soutiennent des terroristes et en plus qui les commanditent parce qu'on sait très bien que c'est l'État ukrainien, des extrémistes ukrainiens, donc, qui ont commandité cet attentat pour tuer le chef de l'État, un chef de l'Etat qui avait été élu et qui était somme toute, comment dire, apprécié par son peuple», ce dernier constat prouvé par la population du Donbass venue en masse assister à ses funérailles ce dimanche.

Comme il y a eu jusqu'ici plusieurs tentatives d'assassinat contre les dirigeants des Républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, «il est fort possible que des fanatiques ou des Ukrainiens perpètrent encore des attentats contre le responsable actuel de la République», résume M.Fayard.

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