Telegram prêt à divulguer des données sur les personnes liées au terrorisme

La messagerie Telegram a annoncé être d’accord pour livrer des informations sur certains utilisateurs suspectés d’être liés au terrorisme aux services de renseignement russes, sans qu’il soit pourtant question d’une communication massive des données des détenteurs de comptes, selon l’avocat de Telegram.
Sputnik

En application d'une décision de la justice russe, la messagerie Telegram accepte de livrer aux services de renseignement russes (FSB) les données d'utilisateurs soupçonnés d'activité terroriste, a déclaré l'avocat de la messagerie Pavel Tchikov, cité par des médias russes.

«En tant que représentants de Telegram, nous n'avons jamais nié les droits et même les obligations des autorités à lutter contre le terrorisme, bien au contraire, nous avons notamment proposé une solution civilisée: une communication [des informations, ndrl] sur décision de justice.»

Une défaillance de Telegram qui donne accès aux numéros de téléphone détectée
Telegram a introduit dans sa politique de confidentialité que l'adresse IP et le numéro de téléphone des utilisateurs pourront être transmis aux autorités russes sur décision de justice, la correspondance n'est pas mentionnée.

«Un équilibre entre les intérêts de la sécurité nationale et l'inviolabilité des droits de la personne doit être trouvé», a expliqué Pavel Tchikov.

Ainsi, la messagerie publiera tous les six mois des rapports sur sa coopération avec les services de renseignement sur le terrorisme. Aucune demande en lien avec une entreprise terroriste n'a jamais jusqu'à ce jour été faite, selon l'avocat de Telegram.

Le fondateur de la messagerie Pavel Dourov a commenté la nouvelle politique de confidentialité:

«Nous nous sommes réservés le droit de livrer l'adresse-IP et le numéro de téléphone des terroristes aux services compétents après le rendu de la décision d'un tribunal. Indépendamment du fait que nous nous servirons de ce droit ou pas, cette mesure doit faire de Telegram une messagerie moins attractive pour ceux qui s'en servent pour diffuser de la propagande terroriste», a-t-il déclaré.

L'autorité russe de contrôle, Roskomnanzor, a déjà commenté le changement de la politique de confidentialité de Telegram et lui a conseillé de passer des déclarations publiques à une coopération avec les services de renseignement.

Apple procède au blocage des mises à jour de Telegram, suite à la demande de la Russie

Le 20 mars, Roskomnadzor a envoyé une notification à Telegram pour l'informer qu'il violait la loi sur l'information du fait de son refus de présenter au FSB les données nécessaires pour décrypter la correspondance des suspects de l'attentat commis en avril 2017 à Saint-Pétersbourg. La Cour suprême de Russie a reconnu la légitimité des demandes du FSB. Moscou a doté Roskomnadzor de la possibilité de bloquer les réseaux qui ne se plieraient pas à la loi en vigueur. Avant Telegram, LinkedIn avait ainsi été bloqué fin 2016 pour avoir refusé de stocker les données personnelles des citoyens russes sur le territoire national.

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