Un logiciel spécial, permettant de détecter le numéro de téléphone d'une personne inscrite sur Telegram en connaissant son nom d'utilisateur a été élaboré par des informaticiens russes du Centre de recherches sur la légitimité et la contestation politique. Ceci a pu être possible grâce à une défaillance dans le fonctionnement de Telegram permettant de contourner l'anonymat.
«Nous avons analysé l'API (une interface de programmation applicative, ndlr) et nous avons appris que la messagerie a une défaillance permettant de révéler les numéros de téléphone des utilisateurs», a communiqué aux médias russe le directeur du centre, Evguenii Venediktov.
Selon M.Venediktov, le Centre a déjà commencé à rechercher des utilisateurs à la demande du ministère russe de l'Intérieur et du service fédéral de sécurité (FSB).
Grâce à la messagerie, les délinquants se livrent notamment au trafic de drogue. Ils laissent leurs noms d'utilisateurs dans les conversations publiques et proposent de les contacter dans les messages privés. Jusque là il était impossible de les identifier.
Le 20 mars, Roskomnadzor a envoyé une notification à Telegram pour informer ce dernier qu'il violait la loi sur l'information du fait de son refus de présenter au FSB les données nécessaires pour décrypter la correspondance des suspects de l'attentat commis en avril 2017 à Saint-Pétersbourg. La Cour suprême de Russie a reconnu la légitimité des demandes du FSB. Moscou a doté Roskomnadzor de la possibilité de bloquer les réseaux qui ne se plieraient pas à la loi en vigueur. Avant Telegram, LinkedIn avait ainsi été bloqué fin 2016 pour avoir refusé de stocker les données personnelles des citoyens russes sur le territoire national.