Le rôle des femmes dans le football américain au Maroc

Le football américain, qui a fait son apparition au Maroc en 2012, ne cesse de se développer et, malgré son caractère agressif, a même gagné un territoire qui ne lui est pas complètement familier, celui du sport féminin, a déclaré la coach autodidacte Ichtar Zahraoui, qui entraîne une équipe mixte.
Sputnik

Lentement mais sûrement, le football américain se fait une place au soleil du Maroc. Et comme il n'en est qu'à ses débuts et que les amateurs ne sont pas vraiment nombreux, l'équipe est mixte, composée d'une trentaine de joueuses et de joueurs, essentiellement âgés de moins de 30 ans.

«Faire aimer le football américain aux jeunes Marocains n'est pas facile. C'est un sport agressif qui demande beaucoup d'énergie, de travail et de matériel», a déclaré à l'AFP Ichtar Zahraoui, 39 ans, qui entraîne les «Pirates», une association sportive qui rassemble deux équipes de football américain, «The Pirates boys» et «The Pirates girls».

Faute d'effectifs et de moyens, les jeunes s'entraînent sur un terrain situé dans la vieille ville de Rabat ou sur la plage du fait que ce sport, majeur aux États-Unis, occupe encore des positions très modestes au Maroc, pays passionné de ballon rond.

«Nous essayons de faire connaître [notre, ndlr] sport et d'expliquer aux gens que le football américain, ce n'est pas le rugby», a poursuivi Ichtar Zahraoui.

Coach autodidacte, elle rêve de former la première équipe du pays avec notamment le soutien d'un «entraîneur américain», voire «d'un grand club de NFL», la fameuse association d'équipes professionnelles de football américain aux États-Unis, avec laquelle elle a eu des «contacts intéressants».

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«Ce dont on a besoin, ce sont des équipes, une fédération, des entraîneurs, des arbitres, des formateurs et un championnat», a-t-elle déclaré.

Le football américain est apparu au Maroc en 2012 avec la création d'équipes d'amateurs à Casablanca, Rabat et Tanger. Deux ans plus tard, l'équipe nationale masculine a remporté le championnat d'Afrique. La première équipe féminine, les «Black-Mambas», a vu le jour en 2015.

Les joueuses, recrutées essentiellement par le bouche-à-oreille, sont pour la plupart étudiantes et ont le plus souvent déjà pratiqué une activité sportive, le judo ou le basket, par exemple.

Ghita Ouassil, 21 ans, a rejoint les «Pirates» il y a un an.

«J'étais venue voir une amie s'entraîner quand j'ai discuté avec la coach qui m'a convaincue de venir essayer, a raconté cette étudiante en littérature anglaise. Avant, j'étais timide. Mais ce sport aide à développer sa personnalité, la maîtrise de soi et à être moins tendue.»

Comment ce sport réputé viril a pu s'ancrer dans la société conservatrice du pays? Ichtar Zahraoui assure n'avoir rencontré «aucun problème à caractère sexiste» ni en montant son projet, ni en contactant avec les familles des joueuses. Selon elle, des «athlètes marocaines se sont distinguées dans le sport dès les années 1980».

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