Le premier exemple: le pont de Crimée automobile et ferroviaire de 18,1 km de long, le plus long pont de Russie et d'Europe, dont la construction a commencé en mai 2015. Projet «ambitieux», selon l'auteur, du point de vue technique: ses travées ouvrent un passage aux navires de 35 mètres de haut et de 180 mètres de large.
En outre, ce pont est une construction stratégique en termes de politique. Esquissé en 2014, juste après le référendum d'autodétermination de la Crimée, le pont est nécessaire non seulement pour relier la Crimée à la Russie continentale, mais aussi, pour maintenir le lien avec l'Europe, poursuit le journaliste. Le lien que les États-Unis tentaient de rompre via une chaîne «de pays vassaux et alliés» et la présence militaire de l'Otan.
Ce projet est à l'ordre du jour depuis plusieurs années entre les deux États, mais il semble maintenant entrer dans une phase plus concrète. Le pont vers Sakhaline, île de la discorde entre Moscou et Pékin, servira à son tour non seulement à souligner son appartenance à la Russie, mais principalement à passer dans l'avenir à la construction d'une liaison ferroviaire entre Sakhaline et Hokkaïdo. Cette dernière est d'ailleurs déjà reliée, par le tunnel Seikan, à la grande île de Honshu où se trouvent de mégalopoles japonaises telles que Kyoto, Osaka, Tokyo et Yokohama.
La Russie de son côté pourrait ouvrir une fenêtre vers l'Asie, «ce qui faciliterait grandement les échanges avec la troisième économie du monde» qui a toujours besoin de ressources énergétiques.
Dans ce cas, «adieu, isolement!» Et adieu — et non au revoir — aux tentatives faites pour diviser les pays et fragmenter les continents pour qu'il soit plus facile de les dominer, résume le magazine.