L’art de calomnier de L’Opinion: lorsqu’il démasque Sputnik en s’appuyant sur des fakes

Dans un article récent, L'Opinion se bat pour libérer le monde des fake news et s'en prend notamment à Sputnik, qui aurait accusé Emmanuel Macron de «lobbying» au profit des banques et d'avoir un compte aux Bahamas. Et tout irait bien, si ces exemples ne contredisaient pas la réalité.
Sputnik

L’été d’Emmanuel Macron
Le quotidien L'Opinion poursuit son «Histoire vraie des fake news», mais semble alimenter le sujet lui-même. Cette fois-ci, l'auteur, Raphaël Proust, évoque les liens dangereux entre le complotisme et les fausses nouvelles et dédie également quelques lignes au rôle de Sputnik dans ces faits.

Concrètement, il est question du rôle primordial de Sputnik — et qu'il n'a pas joué — dans deux affaires déjà recouvertes de poussière, datant d'avant la présidence Macron. Sputnik se voit alors accusé d'avoir diffusé de fausses informations sur un prétendu compte offshore d'Emmanuel Macron et sur le fait que ce dernier serait «un agent américain faisant du lobbying» au bénéfice des banques. Il est temps de mettre les points sur les i, encore une fois.

Compte aux Bahamas

L'auteur de l'article insiste sur le fait que Macron, alors candidat d'En Marche!, aurait été confronté à la publication de «faux documents» sur un compte aux Bahamas. Un petit récapitulatif nous rappelle que le sujet a été pour la première fois soulevé par Marine Le Pen lors d'un débat télévisé.

«J'espère qu'on n'apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas», a été la phrase exacte de la candidate du Front national, récemment rebaptisé.

M.Macron a alors réagi en disant «Non je n'ai pas de compte aux Bahamas» et a porté plainte contre X pour «propagation de fausse nouvelle».

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Sputnik a pour sa part consacré un article à sa plainte et un autre citant Marine Le Pen, selon qui son parti n'avait rien à voir avec la diffusion de désinformation en la matière.

Margarita Simonian, rédactrice en chef de Sputnik et de RT, a souligné que le secrétaire de presse de Macron n'avait pu fournir aucun exemple de la «diffusion des fake news» par les médias russes.

Ensuite, le QG de sa campagne électorale a accusé l'agence Sputnik, tout comme la chaîne RT, d'être impliquée dans la «diffusion active» de cette information: apparemment via ses articles-ripostes aux accusations susmentionnées ou concernant le démenti même d'Emmanuel Macron.

Sputnik France a par la suite adressé au candidat et son équipe une lettre ouverte exigeant que soient rendues publiques les «pièces à l'appui» de ces fake news dont l'agence est accusée. Le QG d'En Marche! n'a pas répondu à cette demande.

«Lobbying» au profit des banques

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L'un des autres sujets à l'aide duquel le journaliste du quotidien appuie sa lutte contre les fausses nouvelles est la conclusion prétendument tirée par Sputnik sur le «lobbying» au profit des banques de Macron. Ce qui concerne évidemment l'entretien de Nicolas Dhuicq, député LR en fonction à ce moment-là, accordé à Sputnik International. Ses citations exactes peuvent toujours être consultées sur le site.

Jamais parue sur les pages de Sputnik France, l'interview a d'ailleurs été publiée dans la rubrique Opinion de la version anglaise, qui n'exprime pas nécessairement l'avis général de l'agence.

La rédactrice en chef de Sputnik a de son côté déclaré que «Nous sommes flattés par le fait que l'équipe de Macron construit sa campagne électorale uniquement sur des mensonges concernant RT et Sputnik. Pas comme il faut, mais assez drôle».

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