Crise en Israël: des Arabes israéliens ne reconnaissent pas l'«État hébreu»

Les Arabes israéliens ont envoyé à la Cour suprême une pétition contre la loi fixant officiellement le statut d'«État hébreu» d'Israël. Les partisans de ce texte insistent sur le fait que cette loi ne porte pas atteinte aux droits des minorités nationales et ne fait qu'entériner un fait établi.
Sputnik

La nouvelle loi en Israël sur le statut d'«État hébreu» entraînera-t-elle l'aggravation du conflit de longue date au Proche-Orient?— s'interroge le quotidien Gazeta.ru.

La reconnaissance de la Palestine par la Colombie, une «gifle» au goût d’Israël
La loi fixant juridiquement le statut de l'«État-nation du peuple juif» a provoqué les protestations de la partie arabe de la population d'Israël, dont les représentants «se sont adressés à la Cour suprême pour exiger d'annuler cette loi portant atteinte aux droits de la population arabe, qui représente 20% des habitants du pays», souligne le Washington Post.

Les auteurs de la pétition affirment que cette loi est «raciste et coloniale». Les Druzes qui vivent en Israël, ainsi que les représentants des Bédouins qui, toutefois, se distancent des Arabes, s'opposent également à ce texte.

Cette loi a également suscité une forte critique de l'opposition de gauche israélienne, ainsi que de certains politiciens européens qui estiment qu'elle porte atteinte aux droits des minorités.

Toutefois, la ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked doute que les juges se prononceront majoritairement en faveur de la pétition. «J'espère vraiment que cela n'arrivera pas», dit-elle.

La loi, votée par la majorité des députés, possède le statut de loi fondamentale — ce qui la place au même niveau qu'une loi constitutionnelle en l'absence de constitution formelle en Israël.

Huit roquettes tirées de Gaza vers le sud d’Israël
Comme l'explique le commentateur politique Evgueni Sova, directeur du bureau moyen-oriental de la chaîne RTVI, l'objectif de la loi consiste à fixer l'autodétermination nationale des Juifs, qui constituent la majorité de la population.

Par ailleurs, des habitants d'Israël reconnaissent eux-mêmes que les citoyens non Juifs sont privés de certains droits, comme celui de contracter des mariages civils avec des Juifs sur le territoire israélien.

Les opposants à cette loi estiment qu'elle va légaliser cette discrimination car à présent, les juges de la Cour suprême n'auront plus de raison d'accepter les plaintes des citoyens non Juifs.

L'adoption de cette loi pourrait dégrader davantage les différends entre les Juifs et les Arabes israéliens, qui avaient déjà durement réagi au déménagement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

Discuter