Pour contrer l'afflux de migrants en quête d'une vie meilleure, les pays développés sont parfois contraints de recourir à des méthodes pas toujours évidentes en vue de se débarrasser d'arrivants indésirables. En fait, les astuces permettant de renvoyer les clandestins sont nombreuses et dignes peut-être d'une certaine étude anthropologique.
Mener des recherches généalogiques
Selon les officiels, ces techniques sophistiquées ne sont employées qu'après que toutes les autres ressources d'enquête ont été épuisées, mais l'on peut sans doute admirer cette approche purement scientifique dénuée de toute dimension humaine.
Changer la nationalité
Début 2016, l'hebdomadaire Der Freitag a affirmé que les autorités allemandes n'hésitaient pas à solliciter l'aide des ambassades africaines pour renvoyer les migrants dans leur pays.
Les ambassades ne déployaient pas tant d'efforts pour rien. Selon le journal, les diplomates nigérians touchaient 250 euros par entretien et 250 euros supplémentaires en cas d'identification du migrant. Pour le Bénin, le tarif était de 300 euros, ce qui revenait toujours moins cher pour l'Allemagne qu'une autorisation provisoire de séjour de plusieurs mois pour ces migrants.
Embaucher des «inspecteurs de l'immigration»
En janvier 2018, le ministère israélien de l'Immigration a proposé aux citoyens du pays une «rémunération appropriée» et un bonus de près de 7.000 euros en échange de leur aide dans la lutte contre les immigrés africains illégaux, selon les rapports de Newsweek et Business Insider.
Israël accueille sur sa terre des dizaines de milliers de clandestins venus principalement d'Érythrée et du Soudan. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait à l'époque déclaré que ces migrants illégaux mettaient «en danger le caractère juif et démocratique de l'État d'Israël».
Soudoyer les demandeurs d'asile
La France a pour sa part opté pour une approche plus élaborée, l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) ayant décidé en 2016 de «porter à 2.500 euros le montant maximum d'aide au retour» pour les étrangers acceptant de rentrer volontairement dans leur pays.
Payer les passeurs
En 2015, l'ONG Amnesty International a accusé l'Australie, soucieuse de décourager les migrants d'arriver sur le continent par la mer, de payer les passeurs pour qu'ils retournent à leur point de départ avec leur cargaison humaine.
Selon l'ONG, des agents des services australiens de l'immigration ont alors versé l'équivalent de 25.000 euros à six membres d'équipage qui conduisaient 65 demandeurs d'asile en Nouvelle-Zélande pour que leur bateau se détourne vers l'Indonésie.