Le mystère de la disparition de la civilisation maya n’en est plus un

La civilisation maya a été détruite par les longues périodes de sécheresse qui diminuaient de moitié le taux moyen de précipitations dans la région tandis que l’humidité de l’air baissait de 7%, affirment des chercheurs britanniques.
Sputnik

Des scientifiques britanniques de l'Université de Cambridge ont révélé la cause de la disparition de la civilisation maya, rapporte la revue Science.

Le plus ancien tombeau d'un souverain maya découvert au Guatemala
Certains archéologues avancent l'hypothèse selon laquelle les fortes sécheresses, provoquées par les changements climatiques et la surpopulation du peuple maya auraient pu entraîner leur disparition, rappelle la revue.

Cette théorie avait été partiellement confirmée en 2012 lorsque lors de fouilles entreprises sur le territoire de Tikal, l'un des plus grands sites archéologiques et centres urbains de la civilisation maya, les spécialistes ont découvert un système complexe de réserves d'eau ce qui prouve l'importance de cette denrée pour le peuple maya.

En revanche, comme l'indique dans l'article le spécialiste de l'Université de Cambridge Nick Evans, les fouilles postérieures ont donné des résultats plus contradictoires. Ils ont montré que la disparition de la culture maya pourrait être également le résultat de conflits politiques. Tout ceci a incité les chercheurs à se livrer à des débats animés concernant le rôle que jouait le climat dans la vie du peuple maya.

Quand une cité Maya inconnue s'avère être... un champ de marijuana
M.Evans et ses collègues semblent avoir résolu cette énigme en créant une méthode pour mesurer de manière précise le taux de précipitations lors de la chute de la civilisation maya. Ils ont ainsi étudié les dépôts au fond du lac Chichancanab où les premières traces de sécheresse avaient été retrouvées il y a environ 20 ans.

Les chercheurs se sont aperçus que chaque année au fond du lac apparaissaient des couches de plâtre, de calcium et d'acide sulfurique dont la composition isotopique dépendait de la quantité d'eau de pluie présente dans le lac.

En se basant sur ces résultats, les scientifiques ont essayé de restituer la photographie climatique de la fin du VIIIe-début IXe siècles, lorsque la civilisation maya a touché à sa fin.

Au Guatemala, une expédition russe en quête d’une stèle perdue de l’époque maya
Les calculs ont montré qu'au début du IXe siècle, le taux de précipitations dans les environs du lac a considérablement et brutalement baissé passant de presque 1000 millimètres par an à 400 ou 500 millimètres. Ensuite, après environ 100 ans, le taux de précipitations a de nouveau retrouvé la marque des 900 millimètres par an avant de rechuter jusqu'à des chiffres record.

Selon les résultats obtenus par les spécialistes, la péninsule du Yucatán ainsi que les régions du sud du Mexique ont survécu à cinq périodes de sécheresse qui ont duré chacune pendant plusieurs décennies, ce qui aurait dû détruire les villes qui avaient survécu aux premières périodes de sécheresse grâce aux systèmes de réserves d'eau.

Cette sécheresse a également pu provoquer des conflits et des guerres pour avoir accès à l'eau, estiment M.Evans et ses collègues.

«Jusqu'à aujourd'hui, nous continuons à discuter quel rôle a joué le climat dans la disparition de cette civilisation puisque toutes les tentatives précédentes visant à évaluer son rôle n'ont pas été précises et se limitaient au niveau "plus haut/plus bas". Nous avons obtenu les premières évaluations statistiques précises qui montrent comment le taux de précipitations et d'humidité changeait durant la chute de la culture maya», a résumé M.Evans.

Discuter