La réduction du nombre de visas français pour les Algériens, une «arme» contre l’Algérie?

Commentant les rumeurs circulant quant à la décision française de réduire le nombre de visas délivrés aux Algériens, le journal El Watan évoque comme raisons cachées de cette dernière la réduction des importations algériennes et les camps de migrants. L’ambassadeur de France à Alger a réfuté ces informations.
Sputnik

La polémique sur la réduction du nombre de visas délivrés aux Algériens par les consulats de France en Algérie continue d'enfler et ce malgré les démentis apportés par l'ambassadeur de France à Alger. Les Algériens dénoncent, selon le quotidien El Watan dans son édition du 1er août, les lenteurs dans le traitement des dossiers et la difficulté à obtenir un rendez-vous pour le dépôt de dossier auprès du prestataire de services de l'ambassade de France VFS Global.

«Je suis là pour vous répondre, ni le consul général ici présent, dont c'est le métier de délivrer des visas, ni moi, dont ce n'est pas le métier de délivrer des visas, nous n'avons d'instructions en ce sens», avait déclaré Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger, le 21 juillet, dans un entretien accordé au journal le Quotidien d'Oran.

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Réfutant les bruits circulant sur le fait que la France aurait pris la décision de réduire le nombre des visas attribués aux Algériens comme mesure de rétorsion à la décision d'Alger de réduire les importations françaises et européennes en général, le diplomate a affirmé que «Personne, à ma connaissance, ne nous demande de réduire le nombre de visas en réaction à la limitation des importations françaises». «Je peux vous assurer que nous n'avons pas de telles instructions. Donc, il faut être très clair là-dessus», avait-il souligné, en précisant que la France délivrait 400.000 visas par an aux Algériens, un chiffre qui a doublé par rapport à l'année 2012.

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Évoquant le nombre de visa octroyés aux Algériens par les consulats d'Espagne et d'Italie, le responsable affirme que plus d'un demi-million de visas sont délivrés par ces trois pays faisant partie de l'espace Schengen, ce qui montre selon lui que les portes de l'Europe sont toujours ouvertes. «Et si vous ajoutez les autres consulats européens, l'Espagne en délivre presque 100.000, et l'Italie environ 50.000, donc on arrive à un peu plus d'un demi-million de visas délivrés par ces trois pays qui ne représentent pas l'espace Schengen à eux seuls», avait indiqué M.Driencourt

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Malgré ces démentis de la part de l'ambassadeur farçais, El Watan affirme qu'en plus de la décision algérienne de réduire les importations en provenance de l'Europe, la Commission européenne aurait donné des consignes de réduction de visas octroyés aux Algériens suite au refus d'Alger d'installer des camps de migrants sur son sol. «Autre point de friction: les consignes de Bruxelles après le refus des Algériens d'ouvrir des camps de tri de migrants sur son sol. Le niet d'Alger serait l'une des raisons qui a poussé les pays de l'UE à serrer la vis pour l'octroi des visas», écrit le quotidien dans son édition du 1er août.

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Invité à s'exprimer, le 5 juillet, à l'occasion du 56e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie sur les ondes de la station 3 de la radio nationale algérienne, Abdelkader Messahel, était revenu sur la question concernant les mesures de restrictions quant à l'octroi des visas, aux ressortissants algériens et africains en général, que des pays européens ont mis en place pour se protéger de l'immigration clandestine. Le diplomate a indiqué que «pour le durcissement, ce sont des politiques protectionnistes menées par certains pays». «Lorsque vous avez le phénomène de la migration clandestine vers l'Europe, il faut réfléchir sur toutes les mesures qui ont été prises pour que l'Europe se referme. Des mesures prises pour décourager le phénomène de la migration clandestine», a-t-il ajouté. «Mais il faut s'attaquer aux causes. S'il y a un minimum pour que la jeunesse en Afrique reste chez elle, elle le fera», avait indiqué le chef de la diplomatie algérienne.

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La France, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, et depuis un certain temps les pays du Golfe, selon des sources citées par Le Soir d'Algérie, dans son édition du 4 avril 2018, seraient les pays qui essayent «de faire changer d'avis aux Algériens sur leur position de non intervention au Sahel». Selon elles, certains pays, qu'elles n'ont pas nommés, «ont proposé carrément à l'Algérie de lui fournir tout le matériel militaire, toute la logistique nécessaire pour intervenir mais celle-ci a toujours refusé».

À la question de savoir si réellement l'Algérie subissait des pressions pour engager son armée en Libye et au Sahel, M.Messahel, dans la même interview, avait été catégorique en affirmant que «des pressions non».

«Les gens connaissent la position et la doctrine de l'Algérie. Tout le monde sait que notre armée a des missions de défense nationale, elle protège nos frontières, s'implique dans la lutte antiterroriste», avait affirmé le ministre.

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