L'enseignement de la langue française s'essouffle de plus en plus en Algérie à cause d'un désengagement de l'État, transparait-il d'un article publié le 31 juillet par le quotidien français La Croix. Selon un expert cité par l'auteur, si rien n'est fait, d'ici quelques années, le français sera supplanté par l'anglais.
Concernant le fait que des habitants de certaines régions de l'intérieur du pays subissaient une quasi-exclusion de l'enseignement du français, Nacer Djabi, sociologue, cité dans l'article, affirme que ceci «est une forme territoriale d'une discrimination sociale par la langue» sur ce qui est devenu aujourd'hui «un marché linguistique».
Évoquant les enjeux politiques et de pouvoir, M.Djabi affirme que la conquête des postes de direction dans l'économie, les finances, la diplomatie, la haute administration «se joue aujourd'hui en bonne partie sur la maîtrise des langues étrangères». «Les élites savent que l'arabe ne suffit pas à conquérir des positions fortes. Leurs enfants doivent maîtriser en plus les langues étrangères. C'est le français qui vient encore en tête, désormais talonné par l'anglais», a-t-il souligné.
Pour donner un aperçu sur l'état de l'enseignement du français en Algérie, l'auteur a souligné les propos de Farid Farah, professeur en télécommunications à l'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumédiène (USTHB) à Alger, qui affirme avoir du mal à corriger les copies d'examens. «Les étudiants n'arrivent pas à formuler leur réponse en français lisible. Ils arrivent à la faculté avec un niveau indigent en langue française dans une filière qui s'enseigne justement en français, et n'arrivent jamais à combler le fossé», a déclaré le professeur.