Dassault ne se sent pas du tout menacé par les Britanniques. Le 18 juillet 2018, à la suite de la présentation des résultats semestriels du groupe, Éric Trappier, le directeur général de Dassault, a profité d'une séance de questions-réponses pour railler l'annonce faite trois jours avant par Theresa May qui souhaite développer un avion de combat baptisé Tempest.
«Je vois que les Britanniques se réveillent. C'est une bonne nouvelle pour les avions de combat en général», a notamment déclaré le PDG de Dassault.
«Je me rappelle les Britanniques dire, dans les années 2000, "Plus jamais on ne fera un avion de combat" et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils ont acheté des F-35.»
A l'inverse, il s'est montré confiant dans le projet impulsé par Emmanuel Macron et Angela Merkel de développement d'un «système de combat aérien» franco-allemand, qui sera piloté par Dassault en coopération avec Airbus.
«C'est un dossier majeur pour l'autonomie stratégique de l'Europe», avait déclaré monsieur Trappier à propos du développement d'un avion de combat européen en avril dernier.
L'appareil devrait voir le jour à l'horizon 2040 pour succéder au Rafale français et à l'Eurofighter allemand et «remplacer les flottes actuelles d'avions de combat sur le long terme».
Ses capacités incluront, selon l'expression du besoin — un document de 10 pages dans lequel sont détaillés les critères que l'appareil devra remplir — de nombreuses fonctions hors de portée des Britanniques seuls, telles que la possibilité de pouvoir voler sans présence humaine ou de pouvoir s'associer à un escadron de drone.