Bien qu'il soit sans doute prématuré de parler de l'adhésion de la Turquie au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) dans un proche avenir, rien ne l'empêche à moyen terme, a estimé l'économiste Toğrul İsmayil dans un entretien accordé à Sputnik.
«Créé par de grands pays à économies émergentes, le groupe des BRICS joue un très grand rôle en tant que groupement alternatif. L'invitation du Président turc à titre d'hôte de marque au sommet des BRICS est tout à fait naturelle et attendue», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'expliquer que la Turquie déployait des efforts considérables pour se retrouver parmi les pays possédant un grand poids sur l'arène internationale.
«Elle ne cesse de conforter ses positions et cherche des voies de coopération alternatives. Par ailleurs, la Turquie est en bons termes avec tous les pays du groupe BRICS», a relevé l'économiste.
Il a rappelé qu'Ankara cherchait à commercer avec ses partenaires, en utilisant sa monnaie nationale.
«On sait que les négociations sur cette question sont en cours entre la Turquie et la Russie. En outre, Ankara envisage un éventuel passage à la devise nationale dans son commerce avec la Chine. Ce sont des pas dans la bonne direction parce qu'ils peuvent conforter encore plus les positions de la Turquie», a résumé M. İsmayil.
Un autre interlocuteur de Sputnik, le journaliste Okay Deprem, a noté que l'invitation du Président Erdogan au sommet des BRICS était symbolique pour la stratégie de la Turquie visant à conforter ses positions et à renforcer son influence dans la région.
«Tôt ou tard, les BRICS entreront dans une phase d‘élargissement. Il s'agirait par conséquent d'accepter dans ce groupe des pays émergents faisant partie du G20, et en premier lieu de la Turquie. […] Les BRICS se transforment progressivement en alliance économique et commerciale mondiale de tout premier ordre», a conclu M. Deprem.