«Ça veut dire qu'il y a une vindicte des autorités françaises contre RT France. Et cela nous fait craindre que cette vindicte puisse s'adresser à d'autres médias et journalistes si la profession ne dit pas quelque chose publiquement», explique Dominique Pradalié, secrétaire général du SNJ à Sputnik France.
Une attitude qui date d'avant l'élection, puisque les équipes de RT avaient été interdites d'accès au QG de campagne d'Emmanuel Macron par son équipe. Le SNJ y voit une sorte de «"représailles" à la diffusion de sujets probablement pas assez complaisants». «C'est une des hypothèses», commente Mme Pradalié.
«On peut supposer que le candidat à l'époque et le Président de la République veulent faire un exemple vis-à-vis de la Russie. Mais ce ne sont que des suppositions.»
«Du temps des Présidents précédents, il y avait un "certain respect" vis-à-vis de l'information et de son indépendance. Ce qui n'est pas le cas du Président actuel. […] Je ne sais pas s'il est moins bavard avec les journalistes. Nous verrons peut-être surgir, dans un an, un livre de confidence comme nous l'avons vu avec le Président Hollande.»
La proposition de Loi (PPL) contre les «fausses informations» vise directement RT, selon le SNJ. Devenue loi contre la «manipulation de l'information», le SNJ s'inquiète des responsabilités qui seront octroyées au CSA. Le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel «devrait s'assurer qu'un média audiovisuel étranger n'est pas sous influence… mais que veut dire "sous influence"? Ça ne veut rien dire. C'est l'arbitraire le plus complet»
«Nous avons toujours dit que le CSA n'est pas indépendant […] Que ce soit une instance de régulation, c'est très bien. Mais qu'elle se mêle du contenu, ça devient grave», conclut Mme Pradalié.