Algérie: un deuxième imam agressé par des «radicaux» dans sa moquée de Skikda

L’imam d’une mosquée dans la wilaya de Skikda, en Algérie, a été agressé lors du renouvellement du comité de gestion du lieu de culte. C’est le deuxième incident de ce genre en l’espace d’une semaine après celui de la ville de Tadjena. Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs a promis des poursuites judiciaires aux agresseurs.
Sputnik

Après la bagarre la semaine passée à la mosquée Omar ibn al-Khattâb dans la ville de Tadjena, située dans la wilaya de Chlef en Algérie, un autre imam a été agressé dans une autre mosquée de la wilaya Skikda, selon une alerte postée le 5 juillet par le ministre algérien des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, sur sa page Facebook officielle. Les deux incidents ont eu lieu lors du renouvellement des comités chargés de la gestion de ces lieux de culte.

Une bagarre spectaculaire éclate dans une mosquée en Algérie (vidéos)
Le ministre a affirmé que des démarches de conciliation ont été entreprises entre la victime et son agresseur, tout en affirmant que son département est bien décidé à se constituer partie civile dans le cas où l'imam déciderait de déposer plainte auprès de la justice.

Dénonçant le fait que les «partisans du radicalisme religieux» essayent d'obliger les imams à épouser leur discours par la force, M.Aïssa a annoncé avec fermeté, le 3 juillet sur sa page Facebook, qu'à «chaque agression contre un imam, les directeurs de wilaya des affaires religieuses seront chargés de déposer automatiquement une plainte auprès de la justice».

L’Algérie persiste et signe sur une éventuelle intervention de son armée au Sahel
Suite à la multiplication de ces cas d'agressions dans les mosquées, le ministre a décidé le 1er juillet de geler le renouvellement des comités, au vu de l'atmosphère qui règne dans ces lieux de prière où des groupes radicaux tentent de prendre le contrôle par la force. «Tout se fait dans l'anarchie, les tiraillements et la violation de la sacralité de ces lieux de culte», écrit le responsable algérien sur sa page Facebook. «Il y a eu des tentatives insistantes de s'accaparer des perchoirs de mosquées», a-t-il ajouté en affirmant que «l'honneur de la mosquée est une ligne rouge!».

Alger-Rabat: message de Mohammed VI à Bouteflika après l’attaque de Bourita, que retenir?
Le 30 juin 2018, Mohamed Aïssa avait tiré la sonnette d'alarme quant aux tentatives répétées de ces groupes qui essaient de prendre le contrôle des lieux de culte, rappelant les années 90 où l'ex-Front islamique du salut tenait les mosquées par la force en Algérie. «Ce n'est un secret pour personne, des radicaux tentent sans cesse de s'emparer des mosquées de la république et de contrôler les pupitres. Ces individus ont réussi à infiltrer des groupes qui paraissaient pourtant pacifistes. Ils sont à l'origine de la mort de deux imams, ils en ont blessé et insulté des dizaines d'autres qui ne partageaient pas leurs idéologies», a fait savoir le ministre sur sa page Facebook. «Nous avons récupéré les mosquées de la république pour les consacrer uniquement à Dieu. Nous avons saisi la justice, à laquelle nous faisons confiance, et nous souhaitons qu'elle mette un terme aux actions de ces conspirateurs», a-t-il souligné.

Discuter