Dans un entretien accordé le 1er juillet à Algérie Presse Service (APS), le PDG de la société nationale des hydrocarbures algérienne SONATRACH, Abdelmoumen Ould Kaddour, a affirmé qu'il était de l'intérêt des pays de l'OPEP et de la Russie de respecter les dispositions de l'accord signé à Alger le 28 septembre 2016 pour maintenir les prix du pétrole. Les propos de M.Ould Kaddour sonnent comme une réponse au tweet du Président américain dans lequel il affirmait, le 1 juillet, avoir demandé au roi Salmane d'augmenter la production de pétrole de l'Arabie saoudite jusqu'à 2 millions de barils par jour et que ce dernier avait accepté.
«Nous œuvrons à maintenir cet accord (…) il n'est pas dans l'intérêt des grands producteurs que le baril retombe [le prix du baril, ndlr]», a affirmé le président de la SONATRACH à la clôture de la 27e conférence mondiale sur le gaz qui s'est tenue à Washington du 25 juin au 29 juin.
Évoquant la décision de l'OPEP et de la Russie prise lors de la réunion des 22 et 23 juin 2018 à Vienne d'augmenter la production de pétrole d'un million de barils par jour, M.Ould Kaddour a expliqué que cette quantité supplémentaire n'a pas eu d'impact sur les prix de l'or noir parce qu'en réalité elle a compensé la baisse de la production vénézuélienne et libyenne. «L'objectif de la réunion était de maintenir la production mais comme il y a eu défaillance dans la production du Venezuela et de la Libye, ils ont augmenté d'un million de barils pour compenser», a-t-il affirmé. «C'est pour cette raison que les prix restent au même niveau», a-t-il souligné.
Bien que l'augmentation du prix du pétrole soit la conséquence des décisions de Donald Trump de rétablir les sanctions contre Téhéran après le retrait des USA de l'accord portant sur le nucléaire iranien et d'en imposer d'autres au Venezuela après la réélection du président Maduro, cette situation ne plaît pas au locataire de la Maison-Blanche. Dans un message publié le 1er juillet sur son compte Twitter, le Président américain a écrit: «Je viens de parler au roi saoudien Salmane et j'ai demandé à l'Arabie saoudite de relever sa production pétrolière jusqu'à peut-être 2 millions de barils pour compenser les pertes causées par les troubles et les dysfonctionnements en Iran et au Venezuela […]. Il l'a accepté».
Washington a ainsi rétabli ses sanctions visant l'Iran ainsi que les entreprises ayant des liens avec Téhéran qui doivent se retirer de la République islamique dans un délai de 180 jours.
Le département d'État américain a en outre appelé les pays du monde à cesser leurs importations de pétrole iranien d'ici au 4 novembre sous peine de s'exposer aux sanctions américaines.