L'Union européenne, qui avait déjà «tué» le projet Sud Stream destiné à diversifier les trajets de livraison de gaz vers l'Europe centrale, fait désormais montre de deux poids deux mesures à l'égard de Nord Stream 2, estime le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, Peter Szijjarto.
Il a également rappelé le rôle de la Commission européenne dans le projet Sud Stream, dans le but de diversifier la livraison de gaz vers l'Europe centrale, qui l'avait «anéanti».
«Pour l'heure, nous ne constatons à nouveau aucun encouragement de la part de la Commission. Je ne suis en mesure de citer aucune excuse ou raison que la Commission pourrait invoquer», a déclaré le ministre hongrois.
«Nous ne sommes pas partie prenante du projet (Nord Stream 2) et nous ne pouvons pas nous y opposer», a-t-il ajouté.
En 2014, la position de l'Union européenne a obligé la Russie a arrêter les travaux du projet de gazoduc Sud Stream qui devait passer par le territoire de la Bulgarie, de la Serbie et de la Hongrie. La Russie a alors opté pour un nouveau gazoduc la reliant à la Turquie par la mer Noire (Turkish Stream).
Les États-Unis tentent également d'enterrer ce projet. Le 23 mai, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis étaient prêts à «sauver» l'Europe de la dépendance au gaz russe. Il a promis de mettre en œuvre tous les efforts pour que le projet de Nord Stream 2 ne voie jamais le jour.
Cependant, Maros Sefcovic, le vice-président de la Commission européenne chargé de l'Union énergétique, qui a participé à la réunion de l'organisation Atlantic Council à Washington, a averti que l'UE serait obligée de défendre ses intérêts économiques si Washington introduisait des sanctions contre les entreprises européennes participant à la construction du gazoduc Nord Stream 2.