Le pragmatisme économique et les avantages commerciaux rapprocheront de plus en plus la Chine et l'Union européenne, face au protectionnisme des États-Unis, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Mikhaïl Beliaïev, de l'Institut russe des marchés boursiers et de la gestion.
«Dans ses actions, l'Europe est toujours très dépendante des États-Unis, dont la position dans le commerce durcit, y compris à l'égard de l'Europe […] qui est, dans ces conditions, de plus en plus attirée par la Chine et par le Sud-Est asiatique en général. La Chine et l'Asie deviennent l'un des centres du développement mondial», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que le mouvement de l'Europe vers la Chine allait s'accélérer malgré leurs frottements politiques et les divergences sur les questions commerciales et d'investissement, dont celle de l'accès au marché chinois.
Un autre interlocuteur de Sputnik, Li Kai, de l'Université financière chinoise de Shanxi, a indiqué pour sa part que l'entreprise américaine Boeing pourrait essuyer de grosses pertes suite à la réaction de la Chine aux droits de douane imposés par les États-Unis.
«L'administration Trump a résilié les ententes enregistrées à l'issue des négociations commerciales sino-américaines. Les États-Unis jugent nécessaire de poursuivre la guerre commerciale, estimant sans doute qu'ils la remporteront. […] Si la Chine décide de renoncer à des Boeing, les avions d'Airbus en seront l'alternative», a prévenu M.Li.
Selon ce dernier, comme le Président américain est visiblement décidé à poursuivre la guerre commerciale et que les relations économiques entre les États-Unis et la Chine se sont retrouvées dans l'impasse, Pékin a décidé lui aussi de toucher les «points douloureux», dont la société Boeing.
L'UE comme la Chine viennent d'annoncer de nouvelles taxes visant les produits américains importés, en représailles à des droits de douane augmentés de Washington sur les marchandises européennes et chinoises.