Si la guerre est la poursuite de la politique, mais par d'autres moyens, on comprend à présent que cet adage pourrait aussi être appliqué à l'information, à l'économie et aux finances, a déclaré à Sputnik Salvatore Santangelo, professeur à l'université de Rome «Tor Vergata» et auteur du livre «Babel».
«Le 11 septembre et la guerre en Irak, c'est en quelque sorte un point clé. Sergio Romano [ambassadeur italien en URSS en 1985-1989, ndlr] a écrit plusieurs essais très importants sur le monde unipolaire, l'expansion de la politique extérieure des États-Unis et le mondialisme unipolaire américain. En fait, il parlait de l'incapacité du reste du monde à se faire à ce phénomène», a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Et de relever que le problème de l'identité est crucial tant pour les individus que pour les peuples.
«Nous ne pouvons pas renoncer à notre culture, à notre lieu de naissance et à nos origines. La mondialisation s'accompagne d'un processus d'unification des préférences. L'ouverture de McDonalds en plein cœur de Moscou a symbolisé la victoire de la mondialisation à la fin de la Guerre froide. Et même cette entreprise mondialement connue a dû adapter son menu aux goûts des consommateurs», a rappelé M. Santangelo.
Selon ce dernier, les consommateurs qui n'acceptent pas l'«égalisation» choisissent des produits organiques, dont ils ont l'habitude, refusant les repas imposés par ce réseau de «fast food» à travers le monde.
«La même chose se produit avec l'islam. Le monde arabe perçoit la menace que recèle la mondialisation et y répond par le terrorisme dans le pire des cas. On assiste en Europe à la montée de mouvements politiques que les médias mainstream qualifient de "populistes". En réalité, ce processus reflète les états d'esprit des gens», a indiqué l'auteur.
Et d'expliquer que les nations souffrant des effets négatifs de la mondialisation y réagissaient ainsi.
«L'histoire de la tour de Babel parle d'une tentative de construire un monde homogène où tous parlent une seule et même langue. La tour s'est effondrée, le peuple s'est dispersé et la langue unique s'est dissoute en une multitude de langues», a rappelé l'interlocuteur de Sputnik, répondant ainsi à la question de savoir pourquoi la mondialisation patine.