Le gymnasium Pestalozzi à Herne (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, RNW) s'est procuré 20 burkinis, c'est-à-dire des maillots de bain couvrant tout le corps, pour ses élèves musulmanes afin que celles-ci puissent prendre part aux cours de natation.
Selon elle, «cela ressemble à un conflit d'intérêts: d'une part, on souhaite que tous les enfants apprennent à nager et que toutes les élèves, y compris les filles musulmanes, prennent part aux cours de natation; d'autre part, on ouvre ainsi les portes à l'islam politique lorsqu'on laisse appliquer aux filles ces prescriptions vestimentaires de l'islam conservateur et ultraréactionnaire, ce qui favorise non pas l'intégration, mais l'éclosion de sociétés parallèles».
«Nous ne vivons pas en Arabie saoudite, où les sexes se trouvent dans un dualisme total et se voient séparés dans une sorte d'apartheid», a-t-elle relevé.
Cependant, Yvonne Gebauer (FDP), la ministre de l'Education de la RNW, a critiqué cette mesure, qui ne faisait selon elle pas partie des «prérogatives d'une école». Serap Güler (CDU), la secrétaire d'État à l'Intégration dans le même Land, a tenu à souligner qu'«en Allemagne, nous ne devons pas opter pour les burkinis pour les filles».
«À mon avis, c'est un signal absolument faux et une tolérance mal interprétée. C'est désastreux en premier lieu du point de vue de l'émancipation», a-t-elle expliqué.
Il faut que les musulmans qui vivent en Allemagne, a poursuivi Mme Ebel, «acceptent notre attitude vis-à-vis l'égalité entre les sexes». «L'école devrait faire des efforts dans cette direction et ne pas céder à l'initiative imposant le port de voiles», a-t-elle conclu.