L'Algérie est un pays souverain qui prend ses décisions en fonction de ses intérêts et de sa propre évaluation de ses besoins. C'est ce qu'a déclaré à la presse le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya, en marge de son intervention en session plénière, le lundi 18 juin 2018, au Conseil de la nation (chambre haute du parlement algérien) pour la présentation du texte de loi organique des lois de finances.
Le ministre algérien a tenu ces propos en réponse aux recommandations du Font Monétaire International (FMI), dans son dernier rapport sur l'évaluation de l'économie algérienne, publié le 13 juin 2018. Le FMI a en effet demandé au gouvernement algérien l'arrêt du financement non conventionnel (le recourt au financement direct du Trésor auprès de la Banque d'Algérie) de son budget dès l'année 2018, et de recourir à d'autres moyens de financement, entre autre l'endettement extérieur. Le responsable algérien a catégoriquement refusé de recourir à ce dernier.
«Bien sûr, ils [le FMI, ndlr] veulent que l'Algérie aille vers l'emprunt extérieur, mais nous sommes souverains dans notre pays et, en toute objectivité, nous espérons que ça [les résultats du financement non conventionnel, ndlr] sera comme nous l'avons souhaité», a déclaré le ministre cité par Algérie Presse Service (APS).
Dans son rapport, le FMI a affirmé que l'Algérie dispose d'une fenêtre d'opportunités pour «atteindre le double objectif de stabilisation macroéconomique et de promotion d'une croissance durable». L'institution financière internationale propose au gouvernement algérien de recourir «à l'émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d'actifs et d'emprunts extérieurs pour financer des projets d'investissements bien choisis».