Des biologistes moléculaires américains ont réussi à «reprogrammer» des cellules immunitaires pour les obliger à détruire un cancer du sein et toutes ses métastases. La femme vit déjà 22 mois, alors que son espérance de vie n'était plus que de deux mois au début du traitement, a précisé la revue Nature Medicine.
«Nous sommes aujourd'hui à l'aube d'une grande révolution dans la lutte contre le cancer. Nous avons désormais la possibilité d'inciter le système immunitaire à lutter contre de nombreuses mutations. Les médecins pourront prochainement lutter contre les types de cancer qui étaient considérés jusqu'ici comme incurables en raison de leur faculté à concentrer de nouvelles mutations», a déclaré Laszlo Radvanyi, cancérologue de l'Institut ontarien de recherche sur le cancer à Toronto (Canada).
Le scientifique Steven Rosenberg, de l'Institut national du cancer à Bethesda, aux États-Unis, et ses collègues ont employé la nouvelle immunothérapie pour sauver la vie de Judy Perkins, 49 ans, après l'échec d'une opération et d'une chimiothérapie.
Les chercheurs ont ainsi fabriqué une thérapie anticancéreuse «personnalisée» qui a permis une régression totale de la tumeur. La réaction au traitement a été «sans précédent» dans un cas aussi grave, a indiqué Laszlo Radvanyi. En effet, les tumeurs ont commencé à se réduire dès la première semaine qui a suivi le traitement. Six mois plus tard, toutes les métastases ont disparu et à la 48e semaine, il ne restait plus de traces de cancer.
La patiente est en vie depuis deux ans et demi et aucun retour de signes de la tumeur n'est constaté.
Dans la plupart des cas, il s'agit d'anticorps synthétiques qui s'accrochent aux cellules cancéreuses et les rendent «visibles» pour le système immunitaire.