Auditionné au Sénat plus tôt ce mois-ci, Fernand Gontier, le directeur central de la Police aux frontières (PAF), a pointé un nombre inquiétant de fraudes aux visas Schengen accordés aux ressortissants algériens et a ainsi mis en garde les sénateurs contre leur octroi.
«Les Algériens représentent la deuxième communauté la plus importante en situation irrégulière sur notre territoire. Nous effectuons plus de 10.000 interpellations par an. Beaucoup d'Algériens arrivent avec des visas mais ne repartent plus», a constaté M.Gontier.
Ainsi, restant attractive pour la jeunesse algérienne «en désespérance», la France se retrouve confrontée à des flux préoccupant de ressortissants algériens, dont certains «arrivent illégalement en France par bateau», a estimé M.Gontier. Une autre question qui préoccupe la Police aux frontières concerne les mineurs, tant algériens que marocains, «car la minorité permet de s'exonérer de la situation irrégulière».
Par conséquent, il est indispensable que l'État soit «très vigilant» sur les procédures de délivrance des visas:
«Nous proposons des formations au réseau consulaire car il est possible d'obtenir un vrai visa avec de faux documents. En Algérie, il y a des fraudes évidentes. Des vérifications s'imposent», a-t-il mis en valeur.
Pour y remédier, M.Gontier a plaidé pour l'utilisation des «technologies mobiles pour les investigations et les contrôles sur le territoire, notamment de moyens biométriques pour les personnes dont la date de visa a expiré».