Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisation internationale basée aux États-Unis, a appelé le président ukrainien Piotr Porochenko à annuler le décret interdisant le travail dans le pays d'un certain nombre de médias russes.
«Nous exhortons les autorités ukrainiennes à s'abstenir d'interdire les sources d'information, qu'elles soient à diffusion favorable ou défavorable. La lutte contre la propagande via la censure est non seulement antidémocratique, mais aussi inefficace. Nous appelons l'Ukraine à abolir l'interdiction des médias russes», est-il indiqué dans le communiqué de Nina Ognianova, coordinatrice des programmes du Comité pour l'Europe et l'Asie centrale.
Kiev a porté ce jeudi sur la liste des organisations sanctionnées les agences Rossiya Segodnya et RIA Novosti Ukraine en bloquant l'accès à leurs sites internet, indique un document publié sur le site du Président ukrainien Piotr Porochenko.
Le décret présidentiel ordonne également de «geler les avoirs des agences citées, de limiter ou de cesser de leur fournir des services de télécommunication et de leur interdire l'utilisation des réseaux publics de télécommunication».
Le 15 mai, plusieurs agents du Service de sécurité d'Ukraine (SBU) ont fait irruption dans les locaux abritant l'agence de presse russe RIA Novosti Ukraine à Kiev. L'intervention du SBU est survenue quelques heures après l'arrestation de Kirill Vychinski, chef du site RIA Novosti Ukraine, qui a la double citoyenneté russe et ukrainienne. Il est accusé de haute trahison. Jeudi, le tribunal de la ville ukrainienne de Kherson a prononcé sa mise en détention provisoire de deux mois.
Les réseaux sociaux ont condamné cette violation des droits des journalistes avec le hashtag #TruthNotTreason.