MH17: Moscou qualifie l’enquête de Bellingcat de spéculation basée sur des falsifications

Le ministère russe de la Défense a démenti les allégations du réseau Bellingcat sur l’implication des militaires russes dans le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine en juillet 2014.
Sputnik

La nouvelle enquête du réseau Bellingcat sur l’implication de la Russie dans le crash en Ukraine du Boeing MH17 en 2014 n’a rien à voir avec la recherche des vrais responsables de cette tragédie, a déclaré le ministère russe de la Défense.

«Il est remarquable que toutes ces spéculations stupides des "enquêteurs" soient basées sur une interception radio truquée impliquant des personnes non identifiées qui a été publiée le 18 juillet 2014 [le lendemain du crash, ndlr] par le Service de sécurité d'Ukraine», indique un communiqué du ministère.

Lavrov: aucun fait concret ne confirme l’implication de Moscou dans le crash du MH17

La Défense russe a souligné que les officiers mentionnés dans le rapport de Bellingcat avaient depuis longtemps quitté le service actif et qu’elle ne disposait d’aucune information sur leurs activités actuelles.

Le ministère s’étonne également du fait que les enquêteurs néerlandais puissent faire confiance à ce genre de preuves.

«Les objectifs des auteurs de cette attaque propagandiste coordonnée sont bien au-delà de la recherche de la vérité et des tentatives d’aider les familles des victimes du Boeing MH17 mortes en Ukraine», a conclu le ministère.

Intervenant lors de la session plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a souligné que le missile qui avait abattu l'avion n'appartenait pas à la Russie.

«Non, bien sûr. Il y a plusieurs versions, y compris une version selon laquelle c'était un missile de l'armée ukrainienne, un avion, et ainsi de suite. Je le répète, il n'y a rien qui puisse nous inspirer confiance en tant que conclusions définitives, et il n'y en aura pas sans notre pleine participation à l'enquête», a déclaré le Président.

Moscou: l’implication de l’Ukraine dans le crash du MH17 a déjà été prouvée

Un Boeing 777 de la Malaysia Airlines effectuant un vol d'Amsterdam à Kuala Lumpur s'est écrasé le 17 juillet 2014 dans la région de Donetsk où l'armée ukrainienne menait une opération contre les forces d'autodéfense de la République populaire autoproclamée de Donetsk. Les 298 personnes se trouvant à bord de l'appareil ont péri dans le crash.

D’après les membres du groupe d’enquête Joint Investigation Team (JIT), l’avion a été abattu par un missile sol-air Bouk tiré depuis le territoire qui était à l’époque contrôlé par les insurgés. Le JIT étudie les données fournies principalement par l’Ukraine et le groupe international d'experts et de journalistes en ligne Bellingcat qui collecte et analyse des informations sur les réseaux sociaux. Bellingcat affirme qu’un missile Bouk aurait été introduit dans le Donbass par des militaires russes et en aurait été évacué après le crash. Les spécialistes ont plusieurs fois qualifié la méthode d’enquête du groupe Bellingcat d’amateurisme et mis en doute ses conclusions. 

La Russie a pour sa part démenti les hypothèses du JIT. Le consortium Almaz-Anteï, fabricant des missiles Bouk, a notamment présenté des calculs professionnels reposant sur les résultats de plusieurs expériences grandeur nature. Selon Almaz-Anteï, le Boeing a été touché par un missile qui n’est plus utilisé en Russie, mais équipe toujours l’armée ukrainienne.

Discuter