A présent il ne lui reste plus qu'à passer la dernière étape de nomination: le vote au Sénat.
Il est clair dès à présent que la chambre haute du congrès soutiendra Gina Haspel et qu'elle deviendra la première femme directrice de la CIA dans l'histoire des États-Unis, écrit jeudi le quotidien Kommersant.
Le site de la CIA indique seulement que Gina Haspel travaille au sein du service depuis 1985, qu'elle a une «grande expérience de travail à l'étranger» et qu'elle a reçu de nombreuses récompenses.
Par ailleurs, des médias rapportent qu'à l'époque de la perestroïka l'agente aurait travaillé pendant quelques années sous couverture en URSS et qu'en 2002 elle dirigeait une prison secrète de la CIA en Thaïlande.
D'après un rapport d'Amnesty International paru en 2017, dans la prison thaïlandaise portant le nom de code Cat's Eye, au moins deux prisonniers qui y avaient été amenés de force ont été torturés. Ils étaient soupçonnés d'implication dans les attentats du 11 septembre 2001 aux USA. Il s'est avéré ensuite que l'un d'eux était le citoyen saoudien Abu Zubaydah considéré comme l'un des leaders du groupe terroriste Al-Qaïda. Les médias américains écrivent que cet individu suspecté de terrorisme aurait été torturé 83 fois en l'espace d'un mois.
Et en effet, il y a une semaine, le membre de la commission du renseignement Joe Manchin a annoncé son soutien à Gina Hapsel qui, selon lui, a travaillé dans les «recoins les plus dangereux du monde» et a fait plusieurs fois des «sacrifices pour le pays».
Les experts formulent des prévisions prudentes quant à l'activité de Gina Haspel à son nouveau poste parce que «pratiquement toute sa vie elle a travaillé dans une organisation fermée, qui plus est sous couverture», explique Iouri Rogoulev, directeur de la fondation Franklin Roosevelt d'étude des USA. «D'un côté, en tant que cadre de la CIA elle jouira d'une certaine indépendance car elle possède davantage d'informations que le Président. De l'autre, la CIA est une structure qui est subordonnée directement au Président et par rapport à laquelle il est incorrect de poser la question de l'indépendance», conclut l'expert.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.