La décision du Président américain de quitter l'accord nucléaire avec l'Iran affectera directement les intérêts économiques de plusieurs pays, qui devront rompre leurs relations d'affaires avec Téhéran d'ici l'automne ou être confrontés aux sanctions américaines, écrit jeudi le quotidien Kommersant.
Le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux a déclaré pour sa part: «L'Union européenne est prête à contester auprès de l'Organisation mondiale du Commerce toute mesure unilatérale qui attenterait aux intérêts des entreprises européennes, et à répondre de manière proportionnée, et évidemment conforme, avec les règles édictées dans le cadre de l'OMC».
Le ministre français de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a, à son tour, qualifié les USA de «gendarme économique de la planète» sur France Culture. «Je considère que ce n'est pas une situation acceptable», a-t-il déclaré à propos de l'intention de Washington de décréter des sanctions extraterritoriales contre les compagnies non américaines qui poursuivraient leur coopération avec l'Iran.
L'Europe appelle à s'unir et à faire face au diktat des États-Unis. Le vice-ministre grec des Affaires étrangères Georges Katrougalos a déclaré que l'UE devait avoir une «voix unie et une voix forte aussi bien en matière d'économie que de politique internationale». Et d'ajouter: «Aujourd'hui l'Europe est un géant économique et un nain politique». Le Président du Conseil européen Donald Tusk a affirmé: «L'approche européenne unie face à la politique de Donald Trump par rapport à l'accord sur l'Iran et le commerce» sera élaborée le 17 mai pendant le sommet de l'UE et des Balkans occidentaux dans la capitale bulgare.
Mardi soir, Donald Trump a annoncé la sortie des USA du Plan d'action global commun car, selon lui, cet accord était initialement basé sur le «mensonge».
La seconde étape s'achèvera le 4 novembre. Ces sanctions concerneront les opérateurs portuaires de l'Iran, ses navires et chantiers navals, ainsi que le secteur énergétique du pays. Seront interdites toutes les opérations liées à la production et à la fourniture de pétrole et de produits pétroliers. Les organisations financières étrangères ne seront pas autorisées à coopérer avec la Banque centrale iranienne et d'autres établissements financiers du pays. Les restrictions sur les services d'assurance seront rétablies.
Ainsi, toutes les sanctions américaines abrogées le 16 janvier 2016 quand le Plan d'action est entré en vigueur seront remises en vigueur. La situation paraît aujourd'hui plus simple qu'il y a quelques années car il ne s'agissait alors pas seulement de sanctions américaines, mais également de l'UE et du Conseil de sécurité des Nations unies. Aujourd'hui il existe une plus grande marge de manœuvre.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.