La Serbie établira le bilan criminel de l’Otan

La Serbie se dotera d’un organe de coordination et d’un laboratoire chargés d’étudier l'impact des raids de l’Otan sur la Yougoslavie à la fin des années 1990, une contamination radioactive ayant été signalée dans plusieurs régions du sud du pays, y compris au Kosovo. Sputnik s’est entretenu avec un fervent partisan de cette initiative.
Sputnik

Le ministre serbe de l'Environnement Goran Trivan insiste pour que les travaux du laboratoire soient également menés sur le territoire du Kosovo, "l'uranium appauvri ne faisant pas de distinction entre les peuples», et souligne qu'il ne s'agit pas du tout d'une question politique.

Bombardements de la Yougoslavie: la Serbie poursuivra l’Otan en justice

«Les résultats que nous obtiendrons sur le territoire de la Serbie centrale seront également valables pour le Kosovo. Malheureusement, Pristina ne reconnaît rien, le prétendu État du Kosovo affirme qu'il n'y a eu aucun impact. Quoi qu'il en soit, selon les informations qui nous en parviennent, la situation y est encore pire qu'au centre de la Serbie», a déclaré à Sputnik Slobodan Petkovic, major général à la retraite qui, pendant l'agression de l'Otan contre la Yougoslavie, répondait de la protection biologique et chimique à l'état-major du pays.

«L'Occident ne se repent pas pour les bombardements sur la Yougoslavie»

Et d'ajouter que les membres de la KFOR (Force de l'Otan pour le Kosovo) et de la MINUK (Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo) ne se rendent pas sur les territoires contaminés, consomment des produits qui leur sont livrés par voie aérienne, et mentent aux habitants en leur disant qu'ils sont hors de danger.

«Si nous découvrons un lien entre les maladies dont souffrent les habitants dans le sud de la Serbie et les bombardements de l'époque, il sera tout à fait évident que la même chose se produit au Kosovo», a résumé le général qui, après l'agression de l'Otan, s'était occupé de la décontamination des territoires sur lesquels l'Alliance avait largué des bombes à l'uranium appauvri.

M.Petkovic a aussi suivi l'évolution de l'état de santé des militaires et des policiers qui s'étaient retrouvés dans ces zones contaminées.

Belgrade : 17 ans après les bombardements de la Yougoslavie par l'Otan

Juste après les raids de l'Alliance, une contamination radioactive a été signalée dans plusieurs régions du sud du pays, non loin de la ligne administrative avec le Kosovo. En 1999, pendant 11 semaines, l'Alliance a bombardé la Yougoslavie, le territoire comprenant la Serbie et le Monténégro actuels. Les avions de l'Otan ont largué près de 15 tonnes d'uranium appauvri sur le territoire serbe. Il en a résulté 5.500 cas de cancer enregistrés pour un million d'habitants, la Serbie arrive de nos jours en première position en Europe pour le nombre de décès dus au cancer.

Le nombre de victimes de l'Opération Allied Force est inconnu, mais le gouvernement serbe fait état d'environ 2.500 morts, dont 89 enfants, et de 12.500 blessés.

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