La déclaration de soutien à la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran faite, ce jeudi, par la Ligue des États arabes signifie que le scénario de diabolisation de Téhéran continue de remporter des succès jusqu'à présent, a déclaré l'Égyptien Mohamed Noureddine, du Centre d'études stratégiques du Caire, dans un entretien donné, ce jeudi, à l'agence Sputnik.
«Le 12 mai prochain, il est prévu que le Président américain, Donald Trump, prenne sa décision sur continuer ou se retirer de l'accord nucléaire établi avec l'Iran, ou se contenter de lui apporter des amendements. C'est ça qui a encouragé les ennemis de Téhéran à agir vite pour le mettre dans une position difficile, où il serait obligé d'accepter des concessions qu'il n'aurait pas accepté en situation normale.»
Pour le spécialiste, ce qui s'est passé les deux derniers jours où nous avons vu le Maroc rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, et «le soutien immédiat apporté par les pays ennemis de Téhéran à Rabat, dont le plus important est celui de la Ligue arabe dirigée actuellement par l'Arabie saoudite», est une preuve de plus «que le scénario de diabolisation de l'Iran est en plein essor».
Seulement, certains de ces pays «qui font semblant de s'opposer à l'Iran», affirme Mohamed Noureddine, quand arrivera l'heure de vérité, «tourneront le dos à Donald Trump». «La diplomatie iranienne a réussi, durant les trois dernières années, à tisser des amitiés et à renforcer son réseau d'intérêt et d'investissement à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iran, ce qui fait que beaucoup de pays ont des intérêts économiques et politiques qui se croisent avec ceux de Téhéran».
Pour rappel, la Ligue des États arabes a annoncé, le 2 mai, son soutien au Maroc quant à sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, «à cause des ingérences dangereuses de ce dernier dans les affaires intérieures du royaume» qui sont réfutables et condamnables, selon Mahmoud Afifi, porte-parole de l'organisation régionale, dans une déclaration faite à la presse.
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annoncé mardi 1er mai, la rupture «immédiate» des relations diplomatiques avec l'Iran, accusé de soutenir le Front Polisario, mouvement politique et armé du Sahara occidental.
La rupture des relations intervient quelques jours seulement après le renouvellement, plutôt difficile, du mandat de la Mission onusienne au Sahara Occidental, à l'occasion duquel le Maroc a pu compter sur l'appui traditionnel des États-Unis, dont la nouvelle administration entend remettre en cause l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.