Le 16 avril dernier, les ministres des Affaires étrangères des 28 États membres l'Union européenne étaient réunis au Luxembourg pour aborder les grands dossiers de politique étrangère commune. Parmi ceux-ci, l'accord sur le nucléaire iranien.
Dans ce contexte, les chancelleries de l'Union européenne étudiaient le 16 avril dernier la possibilité de mettre en place de nouvelles sanctions contre Téhéran à cause du rôle de l'Iran dans le conflit syrien. L'idée étant de convaincre Donald Trump de poursuivre la levée des sanctions dans le cadre du Plan d'action global conjoint, le nom officiel de l'accord, grâce à de nouvelles sanctions sous un autre prétexte.
«Il n'est pas question de toucher à l'accord sur le nucléaire, mais on peut agir dans son environnement et la gamme des sanctions est vaste», indiquait une source anonyme à l'AFP.
Cependant, les 28 membres de l'UE ne sont pas parvenus à prendre une décision à l'unanimité. Il n'y aura donc, pour l'instant du moins, pas de nouvelles sanctions européennes contre Téhéran.
«Il n'y a pas de consensus. Nous ne sommes pas convaincus de la nécessité de sanctions supplémentaires», avouait Federica Mogherini, représentante de la diplomatie européenne.
Et les trois principales puissances militaires de l'UE ont réussi à convaincre «une très large majorité» d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran selon Anders Samelson, le ministre des Affaires étrangères danois qui s'exprimait lui aussi à la sortie de la réunion du 16 avril dernier.
Certains pays, à l'image de la Belgique par exemple, se sont d'entrée de jeu montrés plus mesurés. Le chef de la diplomatie belge considérait qu'il ne s'agissait pas «à [ses] yeux de la première priorité» et prônait le dialogue avec l'Iran et la Russie. Dans une posture semblable, les autorités autrichiennes soutenaient que «le sujet n'est pas un point important de l'ordre du jour».
L'Italie a quant à elle questionné publiquement l'utilité de nouvelles sanctions contre l'Iran, estimant qu'elles ne garantiraient en rien le maintien des États-Unis dans l'accord sur le nucléaire iranien, tant décrié par Donald Trump depuis son arrivée à la Maison-Blanche:
«Rien ne dit que de telles mesures punitives pourraient convaincre le Président américain, Donald Trump, de rester dans l'accord nucléaire», rappelait le représentant italien au sommet européen.